Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Il frappe son ex-femme : mois de prison
« J’ai gardé le silence. Je suis seule
ici. » La victime d’origine tunisienne résume avec pudeur combien il était difficile de dénoncer son mari, un agent d’entretien de 37 ans, père de leurs trois enfants. Le couple est en instance de divorce. Lui jure dans le box qu’il n’a jamais levé la main sur son ex-femme. Il ne nie pas être venu le 13 août à son domicile, rue Abbé-Grégoire, malgré une interdiction judiciaire. «Il sonnait sans arrêt. Il voulait voir les enfants mais il était tard. J’ai cédé et fini par ouvrir. » S’ensuit un déchaînement de violence sur son ex-femme et l’une
de ses amies devant les yeux effarés des enfants. Police secours a dû intervenir pour appréhender l’individu. « Il a déjà été condamné deux fois pour
les mêmes faits », souligne Me Julien Darras, conseil de la partie civile. Et les certificats médicaux attestent de cette nouvelle agression. Le procureur Brigitte Funel rappelle dans son réquisitoire que « les AlpesMaritimes sont dans le Guinness des Records pour les violences sur conjoints ». La magistrate requiert deux ans de prison à effectuer sur le champ, 500 euros d’amende pour sanctionner les violences sur la seconde victime. « Je suis incapable de départager les deux versions », plaide Me Gérard Baudoux, en défense de l’ex-mari violent. L’avocat s’appuie sur le rapport d’expertise psychiatrique qui évoque « une relation délétère et ambivalente ». « Madame est tout sauf une femme soumise », insiste-t-il, même s’il y a eu, « incontestablement » , des violences «intolérables». Le tribunal correctionnel présidé par Laurie Duca a condamné l’ex-mari violent à 18 mois de prison assortis d’un mandat de dépôt.