Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Puget-Théniers :lavia ferrata rouvre lundi!
Après trois ans de fermeture, le parcours des « Demoiselles du Castagnet » vient d’être repris par le bureau des guides d’Annot. Il ouvre après 15 000 € de travaux et un accord avec le maire
Bonne nouvelle pour les amateurs de via ferrata ! Les « Demoiselles du Castagnet», parcours tout en verticalité, aménagé sur le massif du Castagnet, à la sortie de la commune de PugetThéniers, va rouvrir après trois ans de fermeture. « C’est fait, acté, pour une mise en service dès lundi matin. Nous avons toutes les autorisations, y compris l’arrêté d’ouverture que vient de prendre le maire de PugetThéniers », annonce Lionel Catsoyannis, cogérant du bureau des guides de canyons à Annot, dans les Alpes-de-Haute-Provence. À la tête de cette SARL, lui et son associé, Eric Chauviré, sont devenus les repreneurs de cette via ferrata. Créée il y a dix-huit ans, au début de l’engouement de ce sport mixant rando et alpinisme, elle était exploitée par la Maison de pays Val d’Azur, association intercommunale jusqu’à sa dissolution en 2015 faute de subventions. Depuis, le parcours a été mis en sommeil, sur fond d’imbroglio politique au sein de la municipalité de PugetThéniers tenue depuis 23 ans par le maire Robert Velay.
Droit de passage réclamé
Voilà pour le contexte. Avec l’arrivée des repreneurs, ce parcours aérien, jalonné de ponts de singe et de tyroliennes, est enfin accessible. « Cela n’a pas été simple. Pendant trois ans, on s’est battu pour notre via ferrata qui attirait du monde, entre 6 000 et 8 000 grimpeurs par an, et faisait vivre les quelques commerces qui nous restent», attaque Patrick Jacquemoud, conseiller municipal en charge de la sécurité et des travaux. Cet ancien proche du maire, aujourd’hui dans l’opposition, a suivi et défendu le dossier. Lui, affirme que ces trois années de fermeture auraient pu être évitées. « Parce que, dès le départ, ces jeunes du bureau des guides d’Annot étaient candidats à la reprise. » Alors, pourquoi cela ne s’est pas fait ? « La quasi-totalité du parcours se situe sur la propriété de la mère du maire, décédée depuis, poursuit Patrick Jacquemoud. Alors qu’avant, le droit de passage était gratuit, Robert Velay en demandait 400 à 600 par mois. Trop cher. » Jusqu’au dernier conseil municipal, il y a quinze jours, où le maire revoit sa position en réduisant de moitié le montant du droit de passage pour le fixer à 200 € par mois (voir ci-dessous). Proposition acceptée, avec la signature, entre le bureau des guides et Robert Velay, d’une convention de passage sur sa propriété familiale pour trois ans. Jusqu’à la fin 2021.
« Sauver ce parcours et l’activité sportive »
Alors une bonne affaire, la reprise des « Demoiselles du Castagnet » ? «Les via ferrata des A.-M. rencontrent des difficultés économiques en raison des responsabilités liées à cette activité. Alors une bonne affaire, c’est non ! Plutôt une prise de risques, affirme Lionel Catsoyannis. Notre métier est d’accompagner les gens dans les canyons et les voies d’escalade, pas d’exploiter un site. » S’ils l’ont fait, c’est pour « sauver ce parcours et cette activité sportive». Impulser un « nouveau modèle » pour donner envie à d’autres bureaux de guides de s’investir, dans des via ferrata à l’arrêt, comme celle de La Colmiane.
15 000€ d’investissement
Nouveau modèle ? Pour faire tourner leur SARL, ces guides sont devenus constructeurs d’accrobranches, spécialisés dans les travaux de consolidation des via ferrata. « Sans cette activité, la reprise des “Demoiselles du Castagnet” aurait été impossible. Pendant un mois, nous avons purgé les falaises, sécurisé les voies. Soit autant de dépenses en moins. » Côté budget, ils ont investi 15 000 €. Pour refaire la signalisation sur le parcours, y installer les panneaux explicatifs, renouveler le matériel sur la voie, faire vérifier le tout par un bureau sécurité indépendant. Puis, acheter les casques, baudriers qui seront à louer dans le point d’accueil qu’ils ont édifié. S’ajoute aussi l’embauche de deux jeunes de la commune, pendant la saison estivale, pour accueillir grimpeurs et touristes sur cette via ferrata rénovée. Qui devrait booster l’animation et l’économie de Puget-Théniers et de la vallée du Var.