Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
De retour en campagne : Le Pen et Macron sur le terrain
Les deux candidats à la Présidentielle, après avoir assisté à l’hommage national au policier Xavier Jugelé, ont poursuivi leur campagne en vue du second tour
Marine Le Pen a poursuivi, hier, sa campagne sur le terrain en accentuant ses oeillades aux électorats de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon et en pilonnant son adversaire Emmanuel Macron.
Macron à Garches...
Auparavant, le candidat d’En marche ! était en déplacement en milieu d’après-midi à l’hôpital de Garches en région parisienne, sur le thème de « la prise en charge des patients en situation de handicap ». Emmanuel Macron qui était l’invité, hier soir, du JT de France2 a déclaré « Les députés qui voudront rejoindre En marche ! en cas de victoire d’Emmanuel Macron au second tour devront quitter leur parti, «qu’ils soient députés socialistes ou députés républicains». « La campagne reprend ses droits », a confirmé sur BFM TV Arnaud Leroy, porte-parole de M. Macron.
... Le Pen à Rungis
C’est dès potron-minet que la candidate du Front national, symboliquement en congé de la présidence de son parti, s’est elle rendue au marché alimentaire de Rungis (Val-de-Marne) avec l’objectif affiché de rallier des voix sur sa droite et sa gauche. A défaut d’obtenir des soutiens d’élus LR, Marine Le Pen a eu « une pensée pour les électeurs de François Fillon », victimes selon elle d’une « trahison » du candidat qui a appelé dès dimanche soir à voter pour Emmanuel Macron. Et à destination des électeurs du leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui n’a pas pris position pour le second tour, elle s’est posée en candidate de la « régulation », contre Emmanuel Macron, partisan « du libre-échange total ». La candidate Fn était, hier soir, l’invitée de lémission politique de TF1 “Elysée 2017” et a déclaré : « Je ne suis pas l’adversaire de l’Europe. » « Le projet d’Emmanuel Macron est fratricide ! » Marine Le Pen tiendra demain soir un meeting à Nice, bastion de la droite qui a placé François Fillon devant elle, puis au Parc des Expositions de Villepinte pour un grand meeting à l’occasion du traditionnel 1er-Mai frontiste. Cette stratégie de forte présence sur le terrain et dans les médias contraste avec celle d’Emmanuel Macron qui a annoncé à la dernière minute sa visite à Garches et a prévu aujourd’hui un déplacement dans la Somme suivi d’un meeting dans le Pas-de-Calais à Arras, deux départements où Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche. L’attitude du candidat d’En marche !, qui consacre son début de semaine à des consultations en vue d’une future majorité au risque de donner l’impression « d’enjamber » le second tour, a été critiquée par le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis pour qui Emmanuel Macron a pensé «àtort» dimanche soir « que c’était fait alors que ce n’est pas fait ».
L’avertissement de Hollande
« L’enjeu, c’est que le Front national soit le plus faible possible» le 7 mai, a affirmé le chef de l’État depuis Laval, déplorant « qu’il n’y a pas eu de prise de conscience de ce qui s’est passé dimanche », avec la qualification au premier tour de Marine Le Pen derrière Emmanuel Macron. « Je pense qu’il convient d’être extrêmement sérieux et mobilisé, de penser que rien n’est fait parce qu’un vote ça se mérite, ça se conquiert», a averti François Hollande, qui a appelé lundi à voter pour son ancien conseiller et ministre. Les deux finalistes se sont retrouvés en fin de matinée dans la cour de la préfecture de police à Paris, à l’invitation de François Hollande, lors de l’hommage national au policier tué jeudi sur les Champs-Elysées. A droite, le président du Sénat Gérard Larcher s’est félicité que Les Républicains aient « évité l’implosion » après une « défaite historique », et soient restés unis dans la perspective des législatives des 11 et 18 juin. Cependant le débat est lancé en coulisses. Le bureau politique du parti a avalisé lundi soir un texte de compromis appelant à « voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l’élection présidentielle », sans appeler à voter Macron.
Sarkozy votera Macron
Ce compromis masque des divergences entre un Laurent Wauquiez qui exclut de participer à une coalition autour d’Emmanuel Macron et un Bruno Le Maire qui n’aurait « aucune hésitation » à intégrer le gouvernement si le leader d’En Marche! se retrouvait sans majorité claire à l’Assemblée. Pour sa part, l’ancien président Nicolas Sarkozy va annoncer qu’il votera en faveur de l’ancien ministre de l’Economie, selon des sources LR concordantes. Pour la première fois de son histoire longue de 90 ans, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) soutient un candidat à l’élection présidentielle et appelle à voter pour Emmanuel Macron.