Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Se faire une place ? Pas si facile…
Bouchons, parkings parmi les plus chers de France… Nice est saturée de voitures, moyen de transport le plus plébiscité par les actifs Niçois et de loin : 47,5 %. On ne va pas se mentir, il n’est pas envisageable de pousser les gens à monter la colline de Cimiez à vélo en sortant du travail. Ni à rentrer à Colomars. Mais ce trajet domicile-travail peut se faire en plusieurs tronçons. Proposer au voyageur de passer d’un mode de transport à l’autre, cela s’appelle l’intermodalité. Terme que la Métropole met en avant pour expliquer son aménagement du territoire. Alain Philip, directeur général des services techniques de la Métropole le dit : « L’espace est rare et très sollicité. » Il est donc nécessaire de penser les transports dans leur ensemble. D’où les parkings prévus aux extrémités du tram.
Un « recul »
Ce que font déjà beaucoup d’Azuréens : prendre leur biclou ou louer un Vélobleu à Nice pour se rendre à la gare d’Antibes, de Monaco, ou l’inverse. Pour Samuel, c’est un trajet rue Delfino – gare – Pont Charles où il prend la voiture en direction de Gilette. Le vélo a de particulier qu’il peut se glisser partout, y compris dans les transports en commun… À condition qu’ils en aient le droit ! Sera-t-il possible d’accrocher son deuxroues ? Ou de rentrer avec, comme c’est possible dans certaines villes en heures creuses ? Alain Philip botte en touche «le tram n’est pas encore livré ». Laurent, vélotafeur qui fait « tous les jours le trajet de Nice à Cannes-la-Bocca depuis 7 ans» déplore même un « recul » dans les trains. « Les anciens TER sont équipés de crochets qui permettent de ranger les vélos verticalement, alors que les nouveaux sont sous-dimensionnés pour l’accueil des vélos. Si vous voulez descendre, vous devez déranger beaucoup de monde », grince-t-il. Les situations peuvent parfois aller jusqu’à l’absurde. Elena, étudiante italienne, a crevé son pneu un soir sur la route de son domicile. Son vélo pliant fait la taille d’une petite valise, une fois recroquevillé. « Le bus était vide. Quand le chauffeur a vu mon vélo, il a refusé que je monte. Il était sincèrement désolé, il a dit que si quelqu’un le voyait, il pouvait avoir des problèmes », s’énerve-t-elle. Elle a donc dû faire le trajet de nuit, vélo crevé en main jusqu’à sa résidence universitaire. Une situation qui n’évoque rien à la municipalité. À Stockholm ou à Copenhague, exemples brandis par la municipalité, le vélo est un moyen de transport transversal qui a sa place dans le métro, le tram, le bateau…