Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
LES FIGURES DE L’OMBRE
De Theodore Melfi (États-Unis). Avec Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe. Durée : h . Genre : drame. Notre avis : En 1969, Katherine Globe (Taraji P. Henson), Mary Jackson (Janelle Monáe) et Dorothy Vaughan (Octavia Spencer) sont trois scientifiques afro-américaines employées par la Nasa. Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités, leur rôle s’avère pourtant déterminant dans la conquête spatiale des États-Unis, grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn. Propre sous tout rapport, Les Figures de l’ombre réussit sa mission. Celle de revenir, de manière plutôt agréable, en mode « positive attitude » sur une histoire vraie qui, au vu de son importance, n’avait curieusement pas encore été adaptée au cinéma. Présents dans la quasitotalité des scènes, le racisme ou la xénophobie sont au coeur du projet de Théodore Melfi. Toilettes pour « gens de couleurs », université réservée aux blancs… À trop insister, une certaine redondance s’installe, et comme la réalisation est sommaire, le film ne rentrera pas dans les annales. En dépit de portraits manichéens, le jeu des acteurs force l’empathie. Kevin Costner en patron humain prêt à se retrousser les manches quand il faut casser des écriteaux discriminatoires, retrouve un rôle à la hauteur. Le trio de dames marque les esprits par son tempérament. Elles n’abdiquent jamais et démontrent que talent et courage peuvent surmonter nombre d’obstacles avant de bousculer des codes a priori inamovibles. Une jolie leçon de vie. Le cinéma argentin nous régale, à intervalles réguliers, de pépites du calibre de cette comédie mordante, signée Mariano Cohn et Gaston Duprat. L’excellent Oscar Martinez (primé à Venise) y campe un écrivain misanthrope et vaniteux, confronté, volens nolens, à ceux qui ont inspiré les personnages de ses romans. On se délecte de ce voyage au pays de sa jeunesse, qui tourne rapidement au jeu de massacre.