Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Exodus: « Nos shows c’est de l’ultraviolence de A à Z »
Prochain album, Bataclan, excès... Deux énormes bras massues tatoués s’agitent tout en sirotant un Coca Zéro. Une figure du Thrash, Steve Souza est là, face à nous dans les loges du Rat’s, inespérée salle de Puget et dernier bastion metal du Var. Dans quelques heures, ses invectives propulsées par des guitares hachoirs, feront voler les corps dans la foule et hurler les choeurs d’une armée rouge sang. Celle des métalleux – dont l’ex W.A.S.P. Chris Holmes toujours Cannois – venus dignement headbanger et jouer des coudes pour communier avec ce quintet de légende formé en 1979 dans la Bay Area. À l’époque dans leurs rangs, Kirk Hammett, qui intégrera en 1983 Metallica, mais leur a fait la politesse, 33 ans après, d’une participation dans leur dernier album, Blood In, Blood Out. A la cinquantaine passée, Zetro comme ses pairs le surnomment, ne s’embarrasse pas de joliesse pour dire les choses. La vie de forçat de la route, il la revendique. Même si souvent, en fin de parcours, le tribut à payer est lourd. A l’image de Lemmy, tête de proue de Motörhead, fauché après une vie d’excès fin 2015. « Je lui rends hommage tous les soirs. Lemmy est une grosse influence et un modèle pour nous tous. Tirer ma révérence et finir pêcheur ? Sûrement pas ! J’ai déjà été vingt ans charpentier, et je peux vous certifier que j’ai de bonnes raisons de ne plus le faire!!! C’était pour mettre du beurre dans les épinards, mais maintenant mes enfants sont grands et je ne vis plus avec leur mère, alors ce qui peut m’arriver n’a pas d’importance. Mes deux fils, Cody et Nick, ont leur propre groupe, Hatriot. J’écris même un peu pour eux. Il me suffit d’ouvrir le journal pour pêcher l’inspiration ! », rigole-t-il. Le soir même, Body Harvest, A Lesson In Violence, Strike Of The Beast et leurs paroles coups de poing, balaient tout. Mais ignorer l’épée de Damoclès qui pèse sur le rock circus semble devenu impossible... « Le Bataclan c’est terrible... Mais on ne craint pas trop tout ça. Vous savez, nos shows c’est de l’ultraviolence de Aà Z! Eagles Of Death Metal c’est un groupe plutôt calme comparé à nous. Nos fans sont un peu plus brutaux et violents et je ne souhaite pas à ces gens-là de s’y frotter! », disserte-t-il sans toutefois fanfaronner. Le groupe écumera l’Europe, dont la France, encore un bout de temps... « On repart en octobre avec Obituary et Prong. Tant qu’on nous demande et que les gens viennent, on continue la tournée! Regardez dans le Var c’était sold out, pareil en Allemagne », sourit-il. Pour autant, Exodus demeurera toujours l’outsider en marge, bien loin du statut de leurs contemporains multiplatinés... Metallica. « Je suis heureux pour eux. Ce n’est certainement pas moi qui vais les critiquer ou dire qu’ils ont vendu leur âme. Le succès n’est pas une honte. Si demain on nous demande de faire une pub pour Gucci, mais p... allons-y ! », tranche Souza qui, s’il a la langue bien pendue, jamais ne la trempe dans le fiel de l’amertume.
« À présent ce qui peut m’arriver n’a plus d’importance