Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Tess à l’école de Machiavel

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Tess l’écorchée vive, la tête pensante de l’assassinat de Mayeul Gaden et de l’agression criminelle de Manuela, intrigue. Frêle, etffacée dans le box, l’étudiante en psychologi­e se ronge les ongles, tire sur les manches de son gilet comme si le récit de ses crimes lui glaçait le sang. L’ado en pleine crise existentie­lle en 2011, en rupture avec ses deux soeurs et ses parents (père jardinier, mère caissière), ne reprochait rien à Mayeul Gaden. Mieux, elle l’admirait. Alors pourquoi un tel déchaîneme­nt de violences? Pourquoi un plan machiavéli­que qu’elle compare àun « Cluedo »? Me Marie Seguin, son avocate, a joué cartes sur tables en ne s’opposant pas à un procès public. Une manière pour Tess d’assumer. Surnommée « Tess la maléfique » par certains enquêteurs de la PJ, la jeune fille devra subir deux procès d’assises en cinq mois. Le premier pour assassinat et tentative d’assassinat. Des faits qu’elle reconnaît. Le second pour viol avec acte de torture, un crime qu’elle conteste. A chaque fois, elle encourt la perpétuité. « Elle est stressée mais elle a à coeur de s’expliquer au mieux, souligne Me Marie Seguin. Comparaîtr­e devant une cour d’assises à 21 ans n’est pas évident. Elle est à l’écoute, demandeuse de conseils pour s’exprimer au mieux, ne pas avoir de paroles blessantes et prendre sa part de responsabi­lité. Le travail qu’elle a fait sur elle est important. Elle a beaucoup vu le psychologu­e depuis qu’elle est incarcérée, avec un questionne­ment : comment at-elle pu en arriver là ? » L’effet de groupe, un conflit familial profond, sa maladie des os de verre, ses liens étroits avec « ses frères » Pastorino et Zmorek sont autant d’éléments d’explicatio­ns. Me Marie Seguin estime néanmoins que Tess est en pleine métamorpho­se : « Elle a renoué avec sa famille. Elle étudie en détention. Elle est consciente que la peine sera importante. Elle vit une détention compliquée en raison de sa maladie et de la surpopulat­ion carcérale dans le quartier des femmes de la maison d’arrêt de Nice. » Les deux jours qui arrivent sont les plus importants de sa jeune vie.

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Son avocate Marie Seguin.

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