Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Saint-Laurent : coups de feu mystérieux au Point-du-Jour
Quatre détonations ont résonné, hier, dans le quartier et semé une brève panique en ce premier jour de vacances. Trois mois après une fusillade, les tensions restent vives entre communautés
Une douille de 9 mm au sol. Un impact de balle dans une fenêtre du deuxième étage à quelques dizaines de mètres. Et plus rien. Plus rien, si ce n’est l’angoisse. La peur d’un nouvel épisode dramatique comme la fusillade qui avait éclaté le 23 juillet, à vingt mètres de là, et fait deux blessés. À 13 h 35 hier, quatre détonations ont résonné, à l’entrée du Point-du-Jour à Saint-Laurent, et fait détaler bambins et parents savourant les premières heures des vacances scolaires.
« Il y a une tension palpable »
Rapidement sur les lieux, polices municipale et nationale, accompagnées de la BAC, de la scientifique et d’officiers de la PJ de Nice, n’ont pu reconstituer les faits. Un vrai « puzzle » selon les enquêteurs. Alors que les vidéos de la caméra de surveillance située au bout de la rue étaient encore passées au peigne fin hier soir, l’omerta qui règne entre les barres HLM n’avait pas permis d’établir clairement les circonstances de ce coup de folie. Une seule certitude, les tensions entre communautés maghrébine et gitane, latentes depuis quinze ans, ne cessent de pourrir la vie de ce quartier et, selon quelques habitants, mèneront inéluctablement à un « drame ». Derrière les cordons de sécurité, le malaise était palpable et les rumeurs allaient bon train. Selon certains, une altercation entre deux jeunes aurait éclaté. Deux individus qui auraient failli en découdre sans armes, il y a quelques jours. D’autres reliaient d’emblée l’événement à la fusillade de cet été. Difficile de déceler le vrai du faux mais tous s’accordaient pour dénoncer la violence accrue chez les jeunes. Des gamins de 1718 ans prêts à prendre les armes au premier coup de sang et ne portant aucun intérêt aux réprimandes des « grands » du quartier. Venu constater les faits, Joseph Segura a annoncé qu’il s’entretiendrait le soir même (hier) avec Dominique Estrosi-Sassone, président de Nice-Côte d’Azur Habitat et a rappelé l’urgence de doter Saint-Laurent d’un vrai commissariat. Requête balayée cet été encore par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. « Il y a une tension palpable depuis les événements de cet été. C’est sensible et il y a un ras-le-bol des riverains. Tout le monde en a marre et moi le premier. À un moment donné, il faut apporter des réponses à cette situation de détresse. Attention maintenant ! », a commenté le maire.