Après la pluie, le beau
Deux ans après la tempête Alex, le collège Jean-Baptise Rusca, à Saint-Dalmas-de-Tende, essaye de sauver ses effectifs et d’assurer son avenir dans la vallée de la Roya. Reportage.
La vie reprend son cours dans la hauteRoya. Cette année, 88 élèves ont fait leur rentrée au collège Jean-Baptiste Rusca à Saint-Dalmas-de-Tende. C’est quasiment le niveau qu’ils avaient avant la tempête Alex. Il y a deux ans, l’établissement scolaire comptait 94 élèves. Avec le déluge qui s’est abattu dans la nuit du 2 octobre 2020, de nombreuses familles ont décidé de partir. Le collège a perdu 30 élèves. L’équivalent d’une classe entière. « C’était une catastrophe », résume la principale, Pascale Pillant. Si elle n’avait pas remonté la barre avec ses équipes, pour remonter les effectifs à 88 élèves, le collège aurait dû fermer définitivement une de ses classes cette année, comme d’autres établissements de la vallée.
Mobilisation des maires
Mi-février, 25 maires des vallées sinistrées par la tempête, dont le maire de Tende et celui de Breil-sur-Roya, s’étaient mobilisés. Dans un courrier, ils demandaient à l’inspection d’académie de prolonger le moratoire accordé en 2021. Pour eux, fermer une classe c’était « prendre le risque de faire partir certaines familles qui regardent bien sûr d’abord l’intérêt de leurs enfants » et « déstabiliser à nouveau les territoires encore fragiles et mettre à mal le travail de reconstruction qui nous occupe tous depuis 15 mois ».
Ils ont réussi à obtenir un nouveau sursis, mais il ne durera pas éternellement. L’objectif n’est donc pas seulement de récupérer les effectifs perdus, mais d’en gagner de nouveaux. Autrement dit : de rendre le territoire attractif pour les habitants de la vallée, du littoral ou encore de l’Italie.
Pour y parvenir, le collège Jean-Baptiste Rusca mise sur la section sport, l’apprentissage de l’italien ou encore les Cordées de la réussite. L’encadrement, la pluralité des ateliers et la proximité avec la nature rentrent aussi dans l’équation. « Chaque enfant pourra trouver quelque chose qui lui plaît, résume Pascale Pillant. C’est la force de cet établissement. » D’autant que ce dernier dispose d’un internattremplin. Le premier à avoir été créé en France, en 2009, pour accueillir des enfants azuréens en décrochage scolaire et les aider à se réimpliquer dans les études ou trouver leur voie dans le monde professionnel.
« Une raison de plus pour ne pas fermer le collège ». Pour reprendre les mots de Sylvie Barello, secrétaire de gestion du collège depuis 15 ans : « Les enfants sont l’avenir de la vallée ».
DOSSIER ET PHOTOS : CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr