Aux bons souvenirs de février
À l’agonie en février, Toulon a relancé sa saison contre l’UBB. Ce match retour sera décisif. Soit il distancera le RCT de la course au top 6. Soit il entretiendra la flamme, ravivée à l’aller...
Un samedi soir de février, le 12 plus précisément, alors que Toulon était au bord du gouffre, inquiétant 14e du Top 14, les joueurs de Franck Azéma accueillaient l’intouchable leader bordelais, dans le cadre d’une journée en retard... Et comme par magie, au terme d’un match âpre mais maîtrisé, les Varois retrouvaient le sourire. Une simple victoire à l’époque (2118), pas de quoi sauter au plafond, pour un RCT qui ne tournait pas encore le dos à la zone rouge.
« On n’a pas de matelas »
Mais a posteriori, un succès qui s’est avéré fondateur. « Si on le perdait... C’est le match avec le plus gros enjeu qu’on ait disputé depuis le début de saison, reconnaissait Raphaël Lakafia en conférence de presse .On était derniers, on venait de perdre contre Castres et on n’avait pas le droit au faux pas... C’est là qu’on a vu la qualité du groupe. Sans pas mal de joueurs, sans les internationaux, on avait fait front. »
Un discours qui faisait sens chez Franck Azéma, conscient que ce succès acquis au bout du suspense avait changé l’état d’esprit de ses ouailles. « On s’est construit un caractère autour de cela. À la mi-février, nous étions quatorzièmes… Donc on s’est forgé un mental, tout en sachant depuis longtemps qu’on n’a pas de matelas. Il faut donc gratter un peu plus chaque semaine. »
Après ce succès décisif, le RCT a enchaîné une série de six victoires en huit rencontres (auxquelles on peut ajouter un bonus défensif à Montpellier), qui a replacé Toulon dans la course à une qualification, inconcevable deux mois auparavant. Désormais à trois points de la 6e place, les Varois savent qu’il leur reste trois rencontres pour aller chercher le Graal. Tout en restant conscients que chaque défaite pourrait être éliminatoire.
« On a joué trois saisons en une »
« On a tout connu cette saison : la pression de la descente, désormais celle de mieux figurer. Il s’est passé tellement de choses, on a joué trois saisons en une reprenait Raphaël Lakafia. Je ne vis pas cela comme du bonus, car si on passe un tour, ce sera qu’on le mérite. Mais on a été sous pression, et il ne peut plus rien nous arriver. » Et de poursuivre : « Serait-ce malgré tout une déception de louper la qualification ? À titre individuel, oui. »
Toulon veut donc entretenir la flamme... Et ce déplacement à Bordeaux sera particulièrement périlleux, face à une UBB revancharde, et déterminée à conforter sa place dans le top 2, afin d’éviter les barrages.