Nice-Matin (Menton)

Quand Aldrin faisait le Buzz à Monaco et Saint-Tropez

C’était en juillet 2009. Buzz Aldrin évoquait à Monaco, puis dans le Var, ses souvenirs de la mission Apollo 11 et ses espoirs pour la suite de l’aventure spatiale. Rencontre avec le 2e homme sur la Lune.

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L’aura d’un géant, mais de petites médiocrité­s sur lesquelles mieux vaudrait ne pas trop s’étaler. Sous peine d’écorner la légende. Ainsi était apparu Buzz Aldrin, ce jour-là, refusant une dédicace sur le livre que lui tendait un organisate­ur. Ce dernier de persifler : « Sans doute préfère-til les vendre sur son propre site internet… » Où les autographe­s de l’astronaute étaient bel et bien tarifés. Une façon de ne pas perdre le nord, tout en gardant les pieds sur Terre.

Deuxième homme à marcher sur la Lune

Nous sommes le 27 juillet 2009. Le deuxième homme à avoir marché sur la Lune est de passage à Monaco. Au lendemain d’un entretien avec Barack Obama, quarante ans après avoir laissé son empreinte dans le sillage des pas de Neil Armstrong.

La chaleur est torride. Buzz Aldrin porte beau. Complet beige, cravate fleurie, crinière argentée. Il n’a pas encore démoli le conspirati­onniste qui, venu le sommer de jurer sur la Bible, finira lui-même assommé. Recevant en guise de repartie un uppercut de nature à l’envoyer au tapis. Un peu plus près des étoiles…

Buzz Aldrin, une force tranquille. « La plupart des choses dont nous rêvons sont possibles », nous explique en 2009 le héros de l’espace qui, à 79 ans, n’a rien perdu de son enthousias­me. La plupart de nos rêves ? « Sauf peut-être de vouloir voyager plus vite que la vitesse de la lumière ».

Il l’admet, redescendr­e sur Terre a été difficile. Moins pourtant, selon lui, que son sevrage après des années d’alcoolisme. Une « désolation magnifique », résume Aldrin en se paraphrasa­nt puisque c’est le titre de son livre, inspiré par les mots qu’il a prononcés sur la Lune.

Y renvoyer un équipage ?

En 2009, Buzz Aldrin est perplexe. « Nous vivons un moment crucial pour l’aventure spatiale », explique-t-il. Après les sommes colossales absorbées par le programme Apollo, il n’est pas certain que « le meilleur moyen de faire fructifier l’investisse­ment » soit de «retourner au même endroit, cinquante ans après ».

« Missions sur Mars : priorité nationale pour les USA »

L’avenir, dit-il, est sur Mars. Seule possibilit­é pour les États-Unis de conserver le leadership, selon lui.

Une thèse que Buzz Aldrin défendait toujours en 2019, déclarant au Washington Post que « les Américains devraient faire des missions d’exploratio­n humaine sur Mars une priorité nationale ». Une nécessité, face aux enjeux climatique­s : « Les habitants de la Terre n’auront pas d’autre choix. » En attendant une très hypothétiq­ue migration humaine vers la planète rouge, le premier vol habité pourrait décoller dans vingt ans. La distance moyenne entre la Terre et Mars étant, de façon très approximat­ive, cent cinquante

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En , quelques pas de Buzz Aldrin à Monaco pour un hommage à la mission Apollo.

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