« On ne comprend pas pourquoi on s’acharne sur nous comme ça »
Marc Jasset, président de l’association des commerçants « Menton Sourire »
Comment avez-vous réagi face aux annonces de jeudi soir ? Évidemment très mal. Puisque ces décisions ont été prises, on espère qu’elles seront efficaces. On espère aussi que dans les jours à venir, on ne va pas assister à un grand nombre d’injustices avec des boutiques qui peuvent ouvrir et d’autres non. Ce serait très dur à vivre pour nous. Les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. Globalement, on trouve cette sanction anormale. Le gouvernement a énormément tardé à mettre en place des mesures sur Paris, alors que nous y avons le droit depuis un mois. Notre taux de contamination a baissé et pourtant, on nous pénalise encore. On ne comprend pas pourquoi on s’acharne sur nous comme ça. Peut-être qu’il y a de gros soucis sur Nice mais ce n’est pas le cas à Menton ou dans d’autres villes du département. Injustice : il n’y a que ce mot qui nous vient à l’esprit...
Ces restrictions marquent le retour au click & collect ?
Pour l’instant, on ne sait pas trop encore ce qu’on a le droit de faire ou pas. C’est très ambigu. Le click & collect n’est pas mentionné, on ne sait pas si c’est autorisé ou pas mais un grand nombre de commerçants ont déjà communiqué en ce sens à leur clientèle. Le plus dur, ce sont toutes ces incertitudes liées aux annonces. Ça concerne qui ? Quoi ? Hier soir, même les coiffeurs devaient être fermés.
Ce matin, ils sont ouverts. Je n’ai rien contre aucun commerce mais en quoi certaines activités seraient plus dangereuses que d’autres ? Là, on a vraiment l’impression d’être pris pour des imbéciles.
À Menton, quelle est la situation des commerçants à l’heure actuelle ?
Aujourd’hui, c’est certain, il y a des magasins en réelles difficultés. J’ai des coups de fil de commerçants en larmes. Dès hier soir, j’ai écrit à nos adhérents : on ne se laisse pas abattre, on reste unis et solidaires. Mais on sent bien qu’il y a des situations très difficiles pour beaucoup d’entre nous, voire dangereuses. Je n’ai jamais eu, depuis ce début de crise, des adhérents dans une telle situation de désespoir. Et on est désemparés. D’un côté, il y a ceux qui baissent les bras et sont à bout de souffle, et de l’autre, ceux qui deviennent frondeurs et ne veulent plus se laisser faire...