Nice-Matin (Menton)

« La diversité crée des barrières naturelles »

Christian Carnavalet, agronome et paysagiste

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Agronome, architecte paysagiste à Mougins, auteur de nombreux ouvrages scientifiq­ues de botanique, dont son dernier sorti en octobre 2020, « Maraîchage sur petite surface, la French Method », Christian Carnavalet connaît tous les secrets de la culture maraîchère bio. Elevé en ville en région parisienne, mais passionné de plantes jusqu’à connaître leur complexe nom latin, il se forme au lycée horticole de Saint-Brieux avant de s’installer sur la Côte d’Azur il y a 39 ans. À 64 ans, l’ex-président de l’associatio­n des paysans bio « Agribio » s’est lancé un nouveau défi.

Pourquoi avoir créé ce lieu de production et de formation ?

Je suis là pour aider et faire bénéficier de mon savoirfair­e. Les Petites Fermes d’Azur, c’est une coopérativ­e où chacun est entreprene­ur. C’est un lieu de formation où on a accueilli des stagiaires du lycée d’Antibes. De jeunes Belges vont venir prochainem­ent. Il est difficile de trouver des terrains pour cultiver. Un hectare coûte

  € aujourd’hui. C’est un moyen pour des jeunes de se lancer. Avec un investisse­ment de seulement   €. Qu’est-ce que cette fameuse French Method ? C’est une méthode du maraîchage parisien du XIXe siècle vulgarisée par l’ouvrage de Moreau et Daverne en . C’est pourquoi j’ai nommé l’école « Institut Moreau Daverne ». Elle est enseignée dans des ONG du monde entier. L’idée est d’enrichir la terre de  m à l’hectare de fumier de cheval, que l’on rajoute aussi en surface tous les trois quatre mois. L’autre règle est d’entremêler les variétés de légumes avec en bordure une rangée d’ail. Sur un même m, peuvent se succéder  à  légumes par an. La diversité des espèces crée des barrières naturelles contre les attaques massives d’insectes.

Comment lutter contre les attaques d’insectes justement ?

On a besoin des insectes !  % sont des prédateurs,  % sont prédateurs des prédateurs,  % sont pollinisat­eurs et  % sont des broyeurs. Il y a entre eux une guerre perpétuell­e qui crée un équilibre. Donc quasiment pas de maladie. On a eu quelques larves sur les tomates que l’on a traitées avec un thé de compost. On a quelques limaces dans les salades et on les tolère. Et au printemps, le marais est rouge de coccinelle­s qui viennent spontanéme­nt manger les larves des pucerons !

PROPOS RECUEILLIS PAR G.A

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