« Il ne s’arrêtait jamais ! »
Luc Morisset, le président du
Club des sports d’Isola , Jean-Louis Agnelli et Nicolas
Guidi, les premiers entraîneurs du futur champion, décrivent le phénomène Mathieu Faivre. En bas, niché dans la vallée, le collège Jean Franco de SaintÉtienne-de-Tinée devra un jour livrer sa recette magique. Au palmarès des anciens élèves, entre autres : un champion du monde junior (Matthieu Bailet), des podiums en Coupe du monde avec Nastasia Noens, deux médailles olympiques en snow (Pereira et Ramoin), et maintenant un titre de champion du monde de géant ! Mathieu Faivre n’avait que ans, en e, lorsqu’il quitta le foyer familial, à Isola (où il fut scolarisé de la maternelle au CM), pour intégrer l’internat du ski-études de Jean Franco.
« Cela peut paraître étonnant, mais Mathieu savait déjà parfaitement ce qu’il voulait faire plus tard lorsqu’il a intégré le ski-études », relève Nicolas Guidi, entraîneur de Mathieu Faivre durant six années, des U jusqu’aux U.
« Faire de la compétition au plus haut niveau, c’était déjà son choix de carrière et de vie, très jeune. Il était totalement impliqué, plein de talent, et déjà très énergique, fougueux. Il avait cette envie de faire toujours mieux, d’aller toujours plus vite. Avec ses qualités de glisse, il sortait toujours des trajectoires de rêve. C’était surprenant si jeune ».
À la station d’Isola , JeanMarc, son papa, moniteur de ski, tenait l’incontournable tabac presse de la galerie centrale avant d’être hôtelier et sa maman Nathalie travaillait à la SEM des Cimes du Mercantour, responsable des caisses, notamment. Enfant de la station, Mathieu devait avoir ans et demi la première fois qu’il chaussa les skis, un jour où il n’avait pas maternelle... « Pour Mathieu, ce n’était jamais assez. Il voulait skier encore, toujours et toujours, de l’ouverture à la fermeture » ,se souvient Luc Morisset, le président du Club des Sports d’Isola , lui-même ancien champion de France du géant en et vicechampion de France de slalom.
« Une fois, quand il était encore haut comme trois pommes, le perchman ne l’avait pas vu passer à la fermeture. Mathieu était resté bloqué sur le télésiège ! »
« Ça, pour être motivé, il était motivé. Rapidement, quand il a commencé à intégrer les rassemblements nationaux, dès les benjamins, il a été champion de France. Même chose en minimes, même chose en cadet, et en junior il est aussi champion du monde. On ne pouvait guère avoir de doutes sur son talent et sa détermination ».
« La bonne bouille »
« On est tous tellement heureux pour Mathieu à la station », glisse Jean-Louis Agnelli, le premier entraîneur de Mathieu Faivre au Club des sports d’Isola .
« Je pense à son grand-père, ‘’Mimi’’, qui s’est tellement impliqué pour lui, qui était présent à toutes ses courses ».
« Mathieu enfant, c’était la bonne bouille, la bouille ronde, toujours content, très enthousiaste. Si l’on m’avait dit qu’il succéderait à JeanClaude Killy, c’est incroyable, quel grand bonheur. On a pleuré devant la télé, on est si fiers de lui ! ».
Et Jean-Louis Agnelli de se rappeler. « Quand on arrêtait les entraînements, après une journée bien pleine, lui Mathieu il repartait sur les skis. Parfois, sa maman le cherchait, il était retourné sur les pentes.
Il adorait ça, vraiment, c’était en lui. À l’époque, on faisait beaucoup de terrain, toute neige, on ne commençait le géant qu’assez tard dans la saison. Et ce qui marquait chez Mathieu, c’était sa glisse extraordinaire. Un relâchement inné ». « Quand il est parti au lycée à La Plagne, loin de ses proches, ce n’était pas évident pour Mathieu. Mais il a du caractère, il s’est toujours accroché, même dans les moments plus compliqués ».
« Chaque année, on organise la journée du Comité, avec les jeunes de la région, relève Nicolas Guidi. Mathieu