Colliers GPS sur les loups : une malédiction française
L’Italie ou l’Allemagne ont pour routine de mettre des colliers GPS sur des loups pour les étudier. La France, elle, semble maudite. Avant le loup de Valberg, une première expérience avait été menée au tournant des années 2010 par le parc du Mercantour, l’État et la fédération de chasse. Ce « Programme prédateur-proie » a été rocambolesque et n’a jamais pu complètement aboutir, sabordé par les éternelles oppositions.
Il y a eu les captures, d’abord, en partie effectuées en hélicoptère par des professionnels suédois, qui ont rendu fous les montagnards.
Ensuite, les loups porteurs en eux-mêmes. Les scientifiques avaient pour objectif de suivre un animal sur une année complète. Ça n’a jamais été possible.
Un loup braconné, un collier trouvé dans l’eau
Au total, quatre loups ont été capturés et équipés, les uns après les autres, sans dépasser « six ou huit mois » de suivi, se souvient Gérard Millischer, un des deux gardes du Mercantour en charge du projet à l’époque. « On a quand même eu pas mal d’infos, on s’est éclatés, relativiset-il. On a surtout appris des choses sur leurs déplacements : on n’imaginait pas qu’ils se déplaçaient autant. On avait estimé les territoires entre 200 et 300 km².» Un premier loup avait disparu « assez vite » .Un autre a vu son collier tomber en panne et avait été retrouvé en Savoie, grâce à des analyses de crottes. Un troisième a été retrouvé mort, touché par une chute de pierre. Le dernier, enfin a disparu. Mais son collier a été retrouvé découpé dans la Tinée… Le 18 septembre, le parc a déposé une plainte auprès du procureur de Nice. Qui n’a rien donné. «Onn’ajamais su qui c’était, raconte le garde. Mais il a forcément été braconné ».