Nice-Matin (Menton)

Nos trésors

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Max Ernst, plasticien allemand et Georges Ribemont-Dessaignes, écrivain et poète français étaient de chaque côté du front de -. La paix revenue, le premier vit à Seillans dans le Var, l’autre à Saint-Jeannet dans les Alpes-Maritimes. Leur rencontre donne naissance à La ballade du soldat, dénonçant la bêtise des hommes, qui conduit à la guerre.

,

la grande guerre. Max Ernst, plasticien allemand est mobilisé quatre ans sur le front allemand. Dans ce même temps, le Français Georges Ribemont-Dessaignes, écrivain, poète monte la garde sur le front français. Pendant plusieurs mois, ils croisent le feu sans se rencontrer. Pourtant, quelques années plus tard, c’est à quatre mains qu’ils créent La Ballade du Soldat. Exposée à la Maison Waldberg de Seillans, cette collection de gravures est, non seulement le témoignage des terribles années de guerre, mais représente aussi avec dérision une société que les artistes d’après-guerre ont rejetée. La guerre à peine terminée apparaît en Europe le Dadaïsme. Ce courant artistique internatio­nal remet en cause les convention­s idéoloText­e de la litho : « Avec le sang il a signé son nom sur le mur Et le Seigneur des Armées a écrit Lu et approuvé ! » (© OT Seillans) giques, esthétique­s et politiques de la société. Max Ernst en est le chef de file à Cologne et Georges Ribemont-Dessaignes mène le mouvement à Paris. Tout naturellem­ent, les deux meneurs se rencontren­t à maintes reprises. Malgré l’amitié naissante, ils se perdent de vue.

Ils se rencontren­t à Vence

Ce n’est qu’en 1965, tous deux installés dans le sud, Max Ernst à Seillans dans le Var et Georges Ribemont-Dessaignes à Saint-Jeannet dans les Alpes-Maritimes, qu’ils se retrouvent à la galerie Alphonse Chave à Vence à l’occasion des 80 ans de l’écrivain. En souvenir du Dadaïsme qui les avait réunis, Ribemont-Dessaignes montre à Max Ernst un de ses écrits qui illustre son sens du dérisoire et sa volonté de dénoncer avec violence la bêtise qui conduit à la guerre. Enthousias­mé, Ernst décide de créer un dessin pour l’enrichir. Se laissant emporter par la beauté caustique et la virulence de ce long poème, Ernst va réaliser trente-quatre lithograph­ies originales. Les dessins sont créés à Seillans et les lithograph­ies réalisées à Vence à la galerie de Pierre Chave. Le travail qui va durer sept ans donne naissance à un album intitulé « La Ballade du soldat ». L’exposition de la Maison Waldberg affiche les trente-quatre planches sur papier Japon réalisées par Max Ernst ainsi que des épreuves d’essai, annotées durant la réalisatio­n de ce long travail. En parallèle, sont présentées d’autres oeuvres originales de Max Ernst et de Georges Ribemont-Dessaignes, d’avant et après Dada. Georges RibemontDe­ssaignes s’est éteint le 9 juillet 1974 à Saint-Jeannet, tandis que Max Ernst poursuit sa vie et son oeuvre à Seillans puis meurt à Paris le 1er Avril 1976. Ces oeuvres prêtées par la Galerie Chave sont rarement présentées au public. Elles le sont actuelleme­nt à Seillans dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre.

NELLY NUSSBAUM Maison Waldberg, place du Thouron, Seillans du lundi au samedi de 14h30 à 17h30. Entrée adulte 3 euros, gratuit pour les moins de 18 ans. Tel. 04 94 76 85 91. Sources : Office du Tourisme de Seillans. Remercieme­nts à Élisabeth Bouchard. Galerie Alphonse Chave à Vence. Max Ernst et Georges Ribemont Dessaignes en  à la galerie Chave de Vence pendant la période de création de « La Ballade du Soldat » . (© Galerie Chave)

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