Nice-Matin (Cannes)

Philippe Lellouche « DÉCIDER D’HABITER ICI, C’EST CE QUE J’AI FAIT DE MIEUX »

Le comédien metteur en scène s’essaie avec succès au one man show avec « Stand Alone » qu’il jouera le 2 août prochain, « à la maison » à Saintemaxi­me où il s’est installé avec sa famille depuis 4 ans.

- KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr

L« Je crois que l’on met beaucoup de temps à savoir où est sa place dans le monde, où on se sent bien. Moi, j’ai toujours su que c’était ici. »

e Var est, avec la Corse, le plus beau départemen­t du monde ». Et Philippe Lellouche sait de quoi il parle puisqu’il y vit, à plein temps, depuis quelques années déjà.

Sainte-maxime, il en est tombé amoureux enfant. « Jusqu’à l’âge de 13 ans, on passait toutes nos vacances en Bretagne, d’où était originaire ma mère. Et puis, à 13 ans, on a commencé à descendre ici parce que les meilleurs amis de mes parents y vivaient. Ils y vivent encore d’ailleurs. Et là, quand j’ai vu le temps, les gens le soir en tee-shirt, bronzés, des filles partout… je me disais “ah oui, ça peut-être ça les vacances en fait ! et pas mets un pull on va à la plage’’… » Pas pour rien qu’il est venu y tourner en 2012 « Le Parcours », une comédie avec Vincent Perez. Ici, il savoure la lumière, sublime, le beau temps « même si en ce moment, l’été a du mal à s’installer ». Il cite Romain Gary : « La Méditerran­ée a toujours eu sur moi cette vertu, qu’elle me donne l’impression de me laver de tous mes problèmes. » Et c’est exactement comme ça que Philippe Lellouche se sent lorsqu’il plonge son regard dans la mer. « C’est très inspirant ici pour moi », ajoute celui qui s’est définitive­ment installé dans le Var il y a 4 ans. « Je crois que l’on met beaucoup de temps à savoir où est sa place dans le monde, où on se sent bien. Moi j’ai toujours su que c’était ici. »

Quelques dates « pas loin de la maison »

Même si sauter le pas fut une grande décision « parce qu’on a toujours l’impression que dans notre métier, il faut rester à Paris. Et quand j’ai enfin eu le courage grâce à ma femme notamment, de prendre la décision d’habiter ici, c’est ce que j’ai fait de mieux parce que c’est l’endroit où je me sens le mieux. » Celui qui a passé l’année sur les routes entend profiter de l’été à la maison, avec les copains – « L’avantage quand vous avez une maison dans le Midi, c’est que vous avez des copains en vacances », dit-il en riant. Du repos, mais aussi quelques dates bien choisies « pas loin de la maison », pour son « Stand alone », son premier one man show. Une vraie mise en danger non pour l’homme d’écriture qui, jusque-là, s’est illustré au théâtre? «Ilyade ça, mais pas seulement. Cela fait 20 ans que je joue au théâtre, souvent dans des pièces que j’ai écrites d’ailleurs, avec mes copains. Là, j’avais envie de sortir de ce schéma. Et puis, quand j’écris une pièce de théâtre, je pense à un sujet qui m’agace… Comme en ce moment, les sujets sont nombreux… » Le format du stand up lui a paru plus simple pour enchaîner les coups de gueule du quinqua plongé dans le « multivers » que lui semble le monde d’aujourd’hui. « Le stand up vous donne cette liberté-là. Et depuis que je m’essaie à l’exercice, je comprends pourquoi tous mes camarades qui s’y emploient se sentent bien. » L’exercice est libérateur pour le quinqua qui a grandi dans les années quatreving­t. « Vous ne m’avez pas encore posé la question mais je peux déjà vous dire que oui, c’était mieux avant. À tous les étages. On a quand même grandi dans un monde terribleme­nt libre dans les années quatre-vingt, on avait l’impression que tout le monde s’aimait, c’est en tout cas comme ça que je le ressentais. Je parle beaucoup de ça dans le spectacle… » En une forme de nostalgie heureuse qui va jusqu’à réhabilite­r le slow. « C’était quand même le truc le plus génial de la planète, le slow. J’ai du mal à penser que c’était moins bien de se rencontrer dans le noir sur une musique douce que via Internet avec des photos truquées non ? »

« Le théâtre, c’est notre vrai métier »

L’actualité fait-elle évoluer le spectacle ? « Bien sûr, mais on n’a qu’un seul devoir : être drôle. » Parce que parfois l’humoriste a aussi envie de dénoncer « mais on n’est ni un politique, ni un journalist­e, ni un éditoriali­ste pour ça. » Facile de rester drôle en ce moment, lui qui ne mâche pas ses mots au micro ? « Quand on part du principe que l’humour juif a été inventé dans les camps de concentrat­ion, on se dit que sur le principe, on devrait réussir à garder le sens de l’humour.

Avec la musique, ce sont les seules choses qui réunissent les gens. Quand tout le monde rit de la même chose, on a gagné. Molière disait : “Toute morale directe est à proscrire au théâtre”. Je pense que c’est la même chose en matière d’humour. J’essaie de faire rire et quand ça peut faire passer un message accessoire­ment, je suis ravi. »

Ravi encore de retrouver David Brécourt à Èze cet été. Brécourt, son pote comme Vadim. Remonter tous les trois sur les planches ? « On a cette volonté commune oui. Même si c’était chouette de faire un break, que chacun développe des envies de son côté. »

On se souvient de leur complicité évidente dans « Le jeu de la vérité ». Tiens d’ailleurs, depuis c’est le fiston, Sam, qui a repris le rôle. « Ce serait merveilleu­x de jouer avec lui. Il faudra trouver le projet. On ne l’a pas encore pour le moment… » Dans la famille aussi, je demande le frère, Gilles. Écrire pour lui ? «Là aussi, il faut trouver le bon projet », dit celui qui a choisi le théâtre plutôt que le cinéma, comme son frère, acteur et réalisateu­r. «Le théâtre, c’est notre vrai métier. On raconte une histoire en direct aux gens.

On joue sans filet. Le cinéma, c’est formidable pour l’orgueil, ou quand on réalise… J’adore le faire mais je préfère infiniment le théâtre » , résume celui dont le p’tit frangin racontait en voix off « Nos plus belles vacances » dans la Bretagne de leur enfance, dans son premier film.

Bientôt animateur TV

En attendant de retrouver l’écriture, Philippe Lellouche laisse passer l’été. Il faut dire qu’un tout autre projet attend ce boulimique de travail : l’animation cette fois, pour M6, qui relance le jeu télévisé « Que le meilleur gagne ». « Ça m’amuse de faire un jeu, et tout ce qui m’amuse, j’ai envie de le faire. Alors quand M6 m’a proposé de le faire j’ai dit oui. Et puis j’aime bien les gens, vous savez… »

Philippe Lellouche « Stand Alone »

> Le 2 août à 21 h au théâtre de la Mer à Saintemaxi­me. 34 - 39 euros. Rens. saintemaxi­me.com > Le 4 août à 21 h aux Théâtrales d’èze. . Tarifs : 30 euros. Rens. lestheatra­lesdeze.com

> Le 27 septembre à 20 h 30 au Pasino d’hyères. Tarifs : à partir de 25 euros.

> Le 28 septembre à 21 h au Théâtre du Rouret. Rens. lerouret.fr

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Philippe Lellouche à deux pas de la grande bleue, chez lui à Sainte-maxime.
DR)) nd Philippe Lellouche à deux pas de la grande bleue, chez lui à Sainte-maxime.

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