Le tout pour le tout
Quatre ans de travail pour tout jouer sur un coup de dés : Zelimkhan Khadjiev et Adlan Viskhanov devront se transcender pour voir les Jeux de Paris cet été (26 juillet-11 août). Ils sont condamnés à l’exploit, aujourd’hui à Istanbul (Turquie), à l’occasion du second Tournoi de qualification olympique (TQO) de l’année. Si les deux Niçois prennent l’une des trois premières places, ils obtiendront leur ticket pour les JO sur les bords du Bosphore.
Viskhanov mise sur son cardio
Engagés en moins de 74 kg (Khadjiev) et en moins de 97 kg (Viskhanov), les deux amis se sont envolés pour l’orient, jeudi en début d’après-midi. Depuis l’aéroport, ils ont livré leur état d’esprit.
Pour Viskhanov, pas question de quitter la compétition dès le premier tour. Une mésaventure qu’il a déjà vécue à Bakou lors du TQO européen en avril. « S’il faut laisser mon coeur et mon âme sur le tapis, je les laisserai. Je n’ai pas sacrifié 22 ans de ma vie pour rien », se motive le sociétaire du Lutte Club de Nice, dont la catégorie de base, les moins de 92 kg, n’est pas olympique. En Azerbaïdjan, il compte encore jouer sur ses qualités et notamment le cardio. « J’essaierai de bouger et de toujours mettre la pression, les ‘‘gros’’ n’aiment pas ça. Je suis un peu plus rapide qu’eux », expose le triple médaillé de bronze mondial et européen chez les jeunes. A Bakou, son épaule s’était déboîtée et il faudra aussi la surveiller. «Ça devrait tenir, pense-t-il. Je dois me faire opérer depuis trois ans. J’attends de finir l’année pour le faire mais elle va beaucoup mieux. Elle est bien renforcée. »
Khadjiev ne veut plus réfléchir
Pour son entrée en 16es, il croisera la route de l’ouzbek Magomed Ibragimov, le médaillé de bronze aux Jeux de Rio en 2016. Le double champion d’asie (2017, 2018) reste dangereux malgré ses 38 ans. Khadjiev, lui, a trop cogité lors du premier TQO. « J’avais trop réfléchi avant d’attaquer. Il faut juste que je pose le cerveau », lance l’azuréen, qui râle contre une compétition à la densité folle (36 lutteurs en course). « Ce n’est plus une catégorie, c’est n’importe quoi. C’est horrible, ça va être une guerre mondiale », grimace-t-il avant d’éclater de rire. Il se disait torturé par son régime avant de prendre l’avion. Il lui restait 1,5 kg à perdre. «Je suis mort », plaisantait encore le double vice-champion d’europe (2018, 2019). Il a rendez-vous avec le Hongrois Murad Kuramagomedov en 16es. Déjà du lourd, même si le 5e du dernier Euro n’est pas le plus gros poisson d’une catégorie truffée de médaillés olympiques, mondiaux et européens.