Nice-Matin (Cannes)

Claudio Capéo PORTÉ PAR SA ROSE DES VENTS

Après le beau succès de Penso a te, sorti en 2020 et qui rendait hommage à ses racines italiennes, Claudio Capéo nous invite à un voyage plus intimiste avec son quatrième opus, Rose des vents.

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

On le joint à bord d’un taxi, encore tout ému par sa participat­ion à l’émission Embarqueme­nt immédiat, bienvenue en Corse, diffusé récemment sur France 3 : « C’était une soirée riche en émotions, emplie d’amour, de partage, organisée par Patrick Fiori, qui a un coeur immense. Les Corses sont des gens qui ont des valeurs très fortes, on sent qu’ils sont les héritiers d’une histoire compliquée. Se retrouver à chanter des chants révolution­naires avec eux, c’était super intense ! C’était aussi la première fois qu’on chantait en corse. Il s’est vraiment passé un truc, en sortant de scène on avait tous envie de pleurer. » Des valeurs insulaires proches de ce fils de Sicilienne, dont l’authentici­té est la signature. Comme on le ressent plus que jamais avec Rose des vents.

À travers ces dix-sept nouveaux titres, l’ancienne révélation 2016 de The Voice, loin de se poser en artiste rebelle maudissant son époque et ses semblables, chante avec ferveur les vies brisées tout autant que les instants magiques de l’existence.

Nos hauts et nos bas, la versatilit­é de nos vies si fragiles et si précieuses. L’un des atouts majeurs de l’artiste, tellement évident dans ce quatrième album, est ce talent multifacet­te qui lui permet de marier des titres festifs à d’autres plus introspect­ifs, toujours servis par des mélodies entraînant­es, qui s’accrochent à votre esprit et s’y blottissen­t durablemen­t.

Un amoureux de la vie

Un projet qui a vu le jour durant le confinemen­t : « J’ai commencé à écrire des chansons, cette fois-ci j’avais du temps. J’ai éprouvé le besoin de parler de choses fortes. J’ai toujours eu envie d’être sincère mais j’avais encore plus envie de l’être cette fois-ci, de me dévoiler davantage et de participer au projet à 2000 %. Par exemple, l’amour je n’en avais jamais parlé, cette foisci je me suis dit qu’il était temps. Je suis un amoureux des gens, de la vie, de la nourriture, de la danse, des soirées. Et pour pouvoir le faire, il fallait de belles mélodies. Je suis allé fouiller dans mon téléphone des mélodies que j’avais composées il y a cinq ans. »

C’est ainsi qu’est né ce quatrième album, 100 % en français. Et pour lequel l’artiste a participé, pour la première fois, à l’écriture et/ou à la compositio­n des dix-sept titres qui composent Rose des vents.

La rose des vents, un symbole de direction spirituell­e, d’éveil et de découverte, dont les directions représente­nt : les possibilit­és infinies, le présent, le passé et l’avenir. Et de voyage : « J’avais envie d’évoquer cette France qui m’a toujours soutenu. C’est pour cela qu’on a fait des éditions limitées régionales pour les quatre coins de France, avec des visuels d’albums différents : nord, sud, est et ouest, pour convier tout le monde. Envie aussi d’emmener toutes ces “petites gens” qui travaillen­t dans les champs et qui font partie de la force de ce pays, dans mon sac à dos. » Des « petites gens » dont l’honneur est encore bafoué à ses yeux : « Étant menuisier à l’origine, j’en fais moi-même partie. Et je sais à quel point ces gens que l’on dit petits sont grands par leurs valeurs, ils sont magnifique­s. Il faut les écouter, prendre le temps. On se rend compte parfois qu’à vouloir courir dans tous les sens avec ces métiers de rêve, on finit par s’égarer. C’est très important de revenir aux fondamenta­ux. »

Claudio Capéo a beau être un artiste multi-récompensé, et un recordman de ventes de disques, dont une kyrielle de singles authentifi­és disques de diamant, d’or ou de platine, cela ne l’empêche pas de poursuivre sa route en restant égal à lui-même, l’âme vagabonde, la voix rocailleus­e, le verbe haut et le « majeur en l’air »...

Grandir avec les enfants

Autre valeur essentiell­e chez ce papa de deux enfants : la notion de transmissi­on, qu’il évoque merveilleu­sement dans C’est toi le futur : « J’avais fait déjà cette chanson, Riche, pour mon fils aîné César, ce n’était que justice que mon petit dernier, Roméo, ait aussi la sienne. Je ne voulais pas qu’il se sente lésé ! Je trouvais important aussi de parler des enfants, en général, qui sont merveilleu­x. On a une jeunesse qui est belle, qu’il faut porter, à laquelle il faut donner du positif. Et ce sont eux aussi qui nous portent, qui nous apprennent à grandir. »

Entouré d’auteurs comme Grand Corps Malade, Davide Esposito, Paul École, mais également de

« J’avais envie d’évoquer cette France qui m’a toujours soutenu »

compositeu­rs tels que Mosimann, Nazim, Rouquine, Laurent Lamarca, on retrouve cette authentici­té qui fait la signature de Claudio Capéo. Par le prisme de ces dix-sept titres donc, tour à tour mélancoliq­ues, ou solaires, mais qui nous touchent tous en plein coeur tant ils respirent la sincérité et nous font vibrer. Un joli cadeau à offrir ou à s’offrir pour les fêtes.

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