Comment la technologie transforme leur métier
Gain de temps, d’efficacité, recherche de performance, de précision… Les nouvelles technologies permettent aux pompiers de se moderniser afin d’adapter la réponse.
● Drones et caméras thermiques pour la reconnaissance
Les pompiers des Alpes-maritimes ont récemment été dotés de deux drones. Ils sont utilisés pour la reconnaissance des feux de forêt mais aussi des feux industriels, avec présence potentielle de matière dangereuse, sans compromettre la sécurité des agents. Les caméras thermiques permettent de déceler les points chauds.
● Des tablettes pour les comptes rendus et les cartes
Depuis deux ans, des tablettes sont déployées dans les ambulances azuréennes. « Autrefois, le responsable de l’ambulance écrivait son bilan sur papier, le déposait à l’hôpital ; une fois rentré à la caserne, il rédigeait à la main son compte rendu, que quelqu’un d’autre saisissait sur ordinateur. Aujourd’hui il coche son bilan, peut prendre des photos, des vidéos sur les pathologies des patients pour avoir un avis médical, détaille le commandant Xavier Wiik, adjoint au chef du groupement de la coordination opérationnelle. La prochaine étape sera le partage interservices : partager avec le Samu le bilan informatisé et transmettre au médecin régulateur du 15 des photos et autres éléments pour qu’il puisse classifier la destination de l’ambulance ». Les tablettes seront aussi prochainement déployées dans les hélicoptères bombardiers d’eau pour remplacer les cartes papier. Et, à terme, dans les engins incendie.
● Des appels vidéo pour mieux cerner une situation
En cours de développement, un logiciel qui permette à l’opérateur du 18 ou du 112 de prendre, à distance, le contrôle du smartphone du requérant, notamment la caméra, afin de mieux cerner une situation qu’aurait du mal à décrire l’interlocuteur mais aussi de mieux l’accompagner. En retour, l’opérateur pourra transférer des tutoriels sur comment réaliser des gestes de premiers secours ou un massage cardiaque en attendant l’arrivée des pompiers. « Cette intervention ne pourra se faire qu’avec accord préalable du requérant, de manière temporaire et sans qu’aucune donnée ne soit stockée », rassure Xavier Wiik.
● La réalité virtuelle au service de la formation
La réalité virtuelle permet de parfaire la formation des pompiers en simulant « un accident de poids lourd transportant une matière dangereuse sur l’a8, ou un feu de forêt. Ça fonctionne comme un jeu vidéo. Un exercice réel est très chronophage. La réalité virtuelle supprime toutes ces contraintes logistiques », détaille Xavier Wiik, qui s’enthousiasme : « On est en train de franchir un cap dans la formation des opérateurs du 112. C’est bluffant ! Le logiciel permet de simuler des appels, avec par exemple un bruit de fond pour entraîner l’opérateur à identifier les situations. » Ce logiciel est en cours d’acquisition.
● L’intelligence artificielle pour prédire les interventions
Prédire les interventions en travaillant sur la modélisation des algorithmes, ce n’est pas de la science-fiction mais un outil révolutionnaire déjà déployé dans d’autres Sdis de France et en cours de réflexion dans les Alpesmaritimes. L’analyse de différents paramètres (occurrence, densité de la population, circulation routière, accès, etc.) permet de dessiner « un modèle de prévision opérationnelle pour adapter au mieux notre couverture », se réjouit le commandant Xavier Wiik.