« La priorité est la sécurisation des Biotois »
Un débat s’est instauré en conseil municipal entre Jean-pierre Dermit et une partie de l’opposition sur le rappel du préfet : la Ville doit produire davantage de logements sociaux.
On l’a appris au détour d’une délibération, à l’ordre du jour du conseil municipal, portant sur la signature d’une convention intercommunale d’attribution (CIA) des logements sociaux. Le document s’inscrit « dans une démarche de co-construction pilotés par les services de la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis ».
Hervé Malherbe (Groupe « L’avenir au Coeur ») évoque un récent courrier du préfet adressé au maire Jean-pierre Dermit qui rappelle que la commune doit produire 80 logements par an pour respecter la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU). «Le ton est sec et le courrier élaboré par la DDTM est signé par le préfet lui-même pour montrer son importance. Il annonce aussi un possible retour à la carence multipliée par cinq si la modification du Plan Local d’urbanisme est adoptée » insiste l’opposant.
Un peu plus tôt, Marie Ozenda, qui siège dans le même groupe qu’hervé Malherbe, avait demandé au maire : « comment articulezvous cette convention avec la prochaine modification du PLU qui vise à supprimer la mixité sociale » ?
Ouverte le 1er septembre dernier, l’enquête publique concerne le projet de modification du PLU sur Sophia Antipolis (1) : « introduire de nouvelles règles permettant d’encadrer les constructions dans les anciennes Zones d’aménagement Concerté (ZAC), intégrer au sein des espaces naturels du PLU les parties naturelles et d’intérêt écologique existant dans les anciens périmètres de ces ZAC, protéger le patrimoine architectural contemporain remarquable de la Technopole, corriger des erreurs matérielles du règlement graphique sur le secteur et faire évoluer la liste des emplacements réservés et les conditions de réalisation de logements sociaux. » L’ancienne majorité municipale projetait la construction de logements sociaux sur la technopole, via deux importants programmes immobiliers.
« Territoire complexe »
Jean-pierre Dermit rappelle, « qu’aujourd’hui, le foncier disponible se situe essentiellement aux Soulières, avec un peu plus de 6 hectares. Notre territoire est complexe, contraint à 50 % par les plans de protection contre les inondations et les feux de forêts. Il y a les obligations de la loi SRU et celles de la loi sur la biodiversité. Là, c’est 0 % d’artificialisation des sols ! Les engagements pris seront respectés mais ils doivent correspondre à nos besoins réels en matière de logements sociaux. » Pour le maire, «on ne peut plus construire comme avant, sauf aller sur l’existant, comme rénover les bureaux inoccupés. » Ou encore réhabiliter l’ancien dans le village. À ce jour, l’urgence est ailleurs. «Il faut construire une maison de retraite. Depuis la fermeture de celle de Biot 3000, les besoins sont grands. Il faut trouver des fonds sociaux qui entrent dans le cadre de la loi SRU. » Autre priorité : des logements pour les étudiants qui sont sur la partie biotoise de Sophia Antipolis. « Pour éviter qu’ils aillent se loger à Antibes, Cannes, etc. »
Mais, et c’est un discours déjà entonné, à ce jour, la « priorité des priorités » du maire « est de mettre en sécurité la population contre les inondations. Il y a encore trop de travaux à faire dans la plaine de la Brague, sur le fleuve et les vallons. Pour moi, ces travaux doivent passer avant une mise en conformité avec la loi SRU. » Hervé Malherbe met en garde contre l’impact financier sur les Biotois en cas de pénalités. « Même si je reconnais que donner un toit à tous est juste, imposer 25 % de logements sociaux sans tenir compte de la particularité de chaque commune est une hérésie. » 1. L’enquête se déroule dans les locaux des Services Techniques, 700 av. du Jeu de la Beaume, jusqu’au 30 septembre, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13h30à17h.