Comparetto : du lance-roquettes au cheval de Troie
Comment la justice en estelle venue à faire le lien entre le milieu niçois et un candidat à la mairie de Menton ? Il semblerait que tout parte d’écoutes téléphoniques. Début 2019 les enquêteurs « branchent » Jeanlaurent Comparetto. Officiellement l’homme est restaurateur et vient d’ouvrir un stand de fromagerie dans la toute nouvelle halle de la gare du Sud à Nice. Son nom apparaît dans les chroniques judiciaires dès le début des années quatrevingt-dix. À l’époque, une série d’attentats secoue la Côte d’azur. La maison d’arrêt de Nice essuie des tirs de roquette, le tribunal, mais aussi plusieurs restaurants ou établissements de nuit sont plastiqués. Les faits sont revendiqués par une mystérieuse organisation corse. Plus de 400 CRS et gendarmes sont dépêchés en renfort dans la capitale azuréenne pour contrer cette menace terroriste... Qui dissimulait en réalité une vaste opération de racket (déjà).
Les poseurs de bombe étaient en fait des voyous niçois qui s’en prenaient aux plus récalcitrantes de leurs victimes et brouillaient les pistes en faisant sauter au passage quelques symboles de la République.
Pour avoir dissimulé des preuves pour le compte de ses « amis » voyous, Jeanlaurent Comparetto avait écopé de dix-huit mois partiellement assortis de sursis. Il n’aurait été qu’un second couteau aux relations ambiguës avec le milieu. Ce serait encore le rôle que tiendrait aujourd’hui ce gaillard de près de deux mètres, amateur de poker. La surveillance de son téléphone va conduire les enquêteurs sur la piste de cette présumée organisation criminelle, mais aussi, au travers de sa compagne, au candidat malchanceux des dernières municipales à Menton, Olivier Bettati.