L’unique salon de tatouage de Monaco complet jusqu’à juillet
Après un peu plus de deux mois sous cloche, l’unique salon de tatouage de la Principauté a accueilli ses premiers clients lundi. Une semaine tout pile après le déconfinement décrété à Monaco, histoire de ne pas lésiner sur les normes sanitaires, déjà drastiques chez ce tatoueur professionnel. Chez Dixième Art, le visiteur ne met pas un pied dans ce local de la rue de Millo sans avoir enfilé gants, mas- ques chi- rurgicaux et surchaussures. «On veut éviter toute contamination de l’extérieur dans les cabines, précise Noémie Ravenna, gérante du salon. Avec le contexte, on pensait que les gens seraient sur la réserve pour revenir. Au contraire, ils sont très confiants car ils savent qu’on est carré sur l’hygiène. Pendant le confinement, je recevais des messages tous les jours pour connaître la date de réouverture. » Hier, à la lecture de son agenda, le salon de Noémie Ravenna affichait complet jusqu’au mois de juillet. «C’estdûà deux choses : chaque tatoueur ne fait plus que deux clients par jour contre auparavant et ce afin de limiter les contacts. Et puis, tous nos rendez-vous prévus pendant le confinement ont été, sans exception, recalés à une autre date. Personne n’a reporté en raison du Covid» , précise-t-elle. Marine Luponi, présente hier, a demandé une retouche sur son portrait de Picasso, logé dans le dos. Dans l’une des cabines, Olivier Legeai, lui, s’est fait marquer à vie des bandes noires sur l’avantbras droit. Un premier tatouage lié au décès d’un proche. «La promiscuité avec le tatoueur ne m’a pas freiné. Au contraire. Tout a été prévu pour nous protéger. Je devais me faire tatouer en avril et on m’a trouvé une date dès l’ouverture du commerce. Je suis heureux que ça reparte. »
Deux mois, ou presque, d’arrêt total. Les chaussures et les bottines de cette Niçoise habitant Londres et confinée dans sa résidence secondaire, ont eu le temps de sécher. Elle est ravie de revoir Bruno Salciccia, cordonnier du , bd Auguste-Raynaud : « Ce commerce m’a manqué. J’adore les petits métiers artisanaux… » Petits métiers privés de la liberté de travailler. « J’ai fermé boutique, martèle Bruno. Je ne suis venu que pour faire du ménage. » Impacté ? Forcément. « Financièrement autant que moralement. Je n’étais pas content d’être confiné. » Le voilà sorti de la torpeur imposée, avec son épouse Véronique. Le couple s’est « barricadé ». Énorme Plexiglass. Respect des distances matérialisées au sol. Et pour les chaussures ? « J’ai pensé aux produits désinfectants mais ils tachent. Alors, je les chauffe à plus de degrés. Et on se lave les mains régulièrement. » Coup de talon sur une éventuelle hausse des prix : « Je garde les mêmes tarifs. J’incite les gens à arrêter de surconsommer. Investissez dans de bonnes chaussures et faites-les réparer. Le bon marché coûte cher… »