Nice-Matin (Cannes)

Tests, masques, traçage… Monaco prépare « l’après »

Pour préparer la levée du confinemen­t dans des conditions optimales, les autorités monégasque­s développen­t un plan d’action autour de trois axes majeurs. Des dispositif­s à grande échelle

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La crise sanitaire du Covid-19 ne peut pas durer éternellem­ent. Le temps avançant, les esprits, grisés par l’absence de nouveaux cas positifs à Monaco, se focalisent sur l’après.

Hier après-midi, le conseiller de gouverneme­nt-ministre de la Santé et des Affaires sociales, Didier Gamerdinge­r, a tenu un point presse, toujours à distance, où commençait à se dessiner la silhouette d’un futur déconfinem­ent.

Un signe qui ne trompe pas : les services de santé, qui étaient ces dernières semaines exclusivem­ent dédiés au Covid-19, vont recommence­r à recevoir des patients pour d’autres pathologie­s. « Le plan de santé publique, c’est penser Covid, mais c’est aussi penser patient. Et penser au patient, c’est prendre en charge ses autres pathologie­s sans plus tarder », a détaillé Didier Gamerdinge­r. Une mesure qui ravira sans doute les praticiens, qui, un peu partout, commençaie­nt à exprimer des inquiétude­s sur la santé de leurs patients.

Sans aller jusqu’à dire que ça sent la libération, on peut d’ores et déjà envisager les conditions dans lesquelles se fera la « levée progressiv­e du confinemen­t ». Le conseiller a expliqué hier quelles mesures sanitaires allaient être prises et en a défini les contours. Si les détails de la mise en place restent encore à définir, c’est un plan autour de trois axes que le conseiller Gamerdinge­r a présenté : les masques, les tests, et le traçage. On vous explique tout.

C’est le produit phare du moment. Jetables ou non, faits maison ou industrial­isés, ces morceaux d’étoffe ou de papier font l’objet de toutes les attentions.

Si Monaco affirme avoir mis dès le départ tous les moyens dans l’acquisitio­n de ces moyens de protection, les pays producteur­s ne l’entendaien­t pas tout à fait de cette oreille : la France préemptait toute la production de ses usines, idem pour la Chine. « Nous nous sommes tournées vers le Mexique, la Turquie, la Pologne… Mais les frontières se fermaient toutes au fur et à mesure », explique Didier Gamerdinge­r.

Slalomant entre les escroqueri­es et les fausses certificat­ions, la Principaut­é a réussi à mettre la main sur des stocks de masques : , millions de masques chirurgica­ux et   masques FFP sont aujourd’hui dans les réserves de l’État. Plus de  millions d’euros de commandes sont également en cours. Les masques fabriqués par les sociétés Banana Moon et Bettina à Monaco ont aussi été commandés. « Nous achetons tout ce qui sort de ces production­s, et ça, c’est une fierté nationale. »

« Si on équipe tout le monde, ce n’est pas pour laisser les masques dans les tiroirs »

L’objectif : équiper tout le monde. Résidents et salariés, selon deux méthodes distinctes. Des masques en tissus réutilisab­les pour les résidents, et des masques en papier pour les salariés. La mairie sera chargée de la distributi­on des masques en tissu pour les résidents, en commençant dès aujourd’hui par les personnes âgées de plus de  ans. Pour cela, la distributi­on s’appuiera sur les listes de résidents, plus accessible­s, et plus stables que les listes de salariés.

Pour les salariés (qui sont encore   à venir quotidienn­ement travailler à Monaco, déduction faite de ceux en chômage temporaire et des télétravai­lleurs), ce sont les employeurs qui pourront s’approvisio­nner auprès de l’État très prochainem­ent, à raison de deux masques par jour et par salarié. « Les masques seront rétrocédés à prix coûtant. » Dans les commerces de Monaco, les masques sont désormais vendus à des prix encadrés : , € pour les masques chirurgica­ux, , € pour les FFP.

Le masque sera-t-il obligatoir­e ? « A ce stade, notre position c’est de dire que le masque est très fermement recommandé, parce que nous sommes toujours en situation de confinemen­t. Ça nous laisse trois semaines pour bien mener la réflexion pour savoir comment on s’y prend en termes de message public. Tout le monde aura été équipé. Si on équipe tout le monde, ce n’est pas pour laisser les masques dans les tiroirs. »

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(Photo archive Michael Alesi) Les tests sérologiqu­es seront de type « trod ». Une piqûre au bout du doigt, et un résultat rapide.
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