Mougins : un ex-artisan plombier cultivait du cannabis à domicile
Frédéric E., un Cannettan de 55 ans comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Grasse présidé par Michaël Janas. Il était poursuivi pour offre et détention non autorisée de stupéfiants, en récidive entre juin et décembre 2019. Appréhendé pour être entendu comme témoin dans une affaire de meurtre à la suite d’une commission rogatoire délivrée par un juge Marseillais, l’homme, ex-artisan plombier, s’était reconverti dans le trafic de cannabis.
Témoin dans une affaire de meurtre
Dans cette procédure incidente entraînant une perquisition, les enquêteurs découvraient à son domicile de Mougins entre 5 et 10 000 euros de matériel nécessaire à la production de l’herbe : système d’extraction d’air, balance de précision, engrais, emballages... De même 98 pieds de cannabis en culture et 3 kilos récoltés étaient saisis. Après 48 heures de garde à vue, le prévenu reconnaissait les faits.
Ils étaient relativement simples, mais c’est l’ampleur qu’avait pris la culture « d’une petite plantation pour ma consommation personnelle » comme dira ce jardinier en herbe, qui laissait soupçonner un commerce illicite de stupéfiants.
« Pour soigner sa sinusite chronique »
Le prévenu, père de deux enfants, comptait deux mentions à son casier judiciaire pour vol en réunion et trafic de stupéfiants et avait écopé de 30 mois de prison pour ces faits commis en région Marseillaise en 2014. Invité à s’expliquer par le magistrat, l’artisan conviendra qu’il avait commandé les graines sur internet. Puis fait une à deux ventes « d’un surplus » à un acheteur dont il ne voulait pas révéler le nom. Elles lui avaient rapporté 8 000 et 9 000 euros. Pour le Procureur de la République « Il s’est livré à un véritable trafic, dépassant de loin ses besoins personnels. » Elle requiert 4 ans de prison dont un avec sursis mise à l’épreuve.
Aux intérêts de son client l’avocat de la défense affirmait « qu’il souffre de sinusite chronique et a débuté cette culture pour se soigner depuis quelques mois seulement. À sa sortie de prison, il a eu des difficultés à retrouver du travail, ayant exercé son métier pendant 15 ans avec un CAP de plomberie. Il a cédé le cannabis à une seule connaissance dans le cadre d’un “service” et a été très coopératif avec les policiers. »
Le tribunal condamnera Frédéric E. à 40 mois de prison dont 6 avec sursis, mise à l’épreuve pendant deux ans et mandat de dépôt.