Parking de Mouans : cette fois, c’est la bonne ?
Le fonds de concours mouansois (900 000 €) a été intégré au financement du site du Château. Une participation qui met un terme à des années de débat. À moins que…
Parking intermodal du Château de Mouans-Sartoux, épisode final ? Si, de l’aveu de Jérôme Viaud, le dossier a donné lieu à « une soixantaine de débats » depuis 2014, il semble qu’on en soit arrivé au bout lors de la dernière séance communautaire. « Une sortie par le haut » ajoute le président de la CAPG. Ça, ce n’est pas l’avis de tous les élus...
Lors du conseil du 14 décembre, Mouans-Sartoux et son maire, Pierre Aschieri, avaient accepté d’intégrer un fonds de concours de 900 000€, pour descendre la part de la CAPG de 4,5M€ à 3,6M€ (hors taxes) dans l’enveloppe totale des travaux.
Histoire de faire passer la « pilule » financièrement. Fonds de concours soumis, cette fois, à l’approbation des élus. Et qui n’a pas calmé les « frondeurs » (1).
« Mais qui veut de ce parking, en fait ? »
Les arguments ? Toujours les mêmes. Déjà, le manque d’intérêt intercommunal. « On reconnaît l’utilité communale de ce projet, clame Paul Euzière. Mais pas son caractère communautaire, ni sa qualité intermodale. »
Stéphane Cassarini questionne : « Mais qui veut de ce parking, en fait ? J’ai cru comprendre que ça ne fait pas débat qu’ici, mais aussi à Mouans...» Ça ne l’empêchera pas de voter... pour, car « on récupère quand même 900 000€ .»
Dans un trait d’humour plutôt inhabituel, Philippe-Emmanuel de Fontmichel – qui évoque, par ailleurs, « une porte ouverte aux discordes futures, quand les autres communes voudront aussi faire financer leurs équipements par la CAPG » – soumet la technique de la « télétransportation pour relier les parkings intermodaux de Grasse et de Mouans. »
Une situation qui amuse JeanMarc Degioanni (FN), assurant voter pour, « par provocation. » Pour lui, « quand on parle d’intérêt général, c’est du vent. Quand on est confrontés aux problèmes, les égoïsmes ressortent. »
Des considérations qui agacent Pierre Aschieri, « assez surpris de voir que l’on parle au nom des Mouansois. » Ça, c’est pour l’aspect communautaire (ou non). L’autre principal grief concerne, par ricochet, l’aspect financier. «Il y aura donc 120 places supplémentaires. Pour 8,6M€ TTC, ça fait 60 000€ la place, expose Paul Euzière. Pour la CAPG, une place coûtera 30 000€ ; pour Mouans, 7500€. C’est le pâté de cheval et d’alouette ! Alors que l’on sort juste du réseau d’alerte, on recommence à fragiliser les finances. Et puis, il y a quelque chose que l’on ne dit pas : ce parking doit servir à l’extension du musée du Château. »
Paul Euzière et la décision « non légale »
Pour Jérôme Viaud, «onatrouvé un juste équilibre pour minimiser cet impact. Les frais de fonctionnement ne seront pas à notre charge et le coût pour l’agglo est plafonné, quoi qu’il arrive. »
Rien de nouveau, donc... Enfin, si, en fait : cette réflexion de Paul Euzière, revenant sur la délibération inaugurale du 7 mars 2014, où la CAPG déléguait la maîtrise d’ouvrage de la construction à la commune de Mouans. S’appuyant sur la loi du 16 décembre 2010 sur la réforme des collectivités locales, il assure : « Les conseils communautaires nouvellement créés ou modifiés avant le 31 décembre 2013, ce qui est le cas de la CAPG, ne pouvaient qu’expédier les affaires courantes et, en aucun cas, engager de nouveaux projets. »
Par conséquent, « le conseil communautaire intérimaire mis en place entre le 1er janvier et le 30 mars 2014 n’avait ni la compétence ni l’autorité légale pour engager un tel projet. La décision administrative fondant ce financement n’est donc pas légale. »
L’élu d’opposition n’en dira pas plus... Alors, stop ou encore ?
1. Paul Euzière, Magalie Conesa, Nora Addad, Philippe-Emmanuel de Fontmichel, Brigitte Vidal (Grasse) et Marie-Claude Renard (Peymeinade) ont voté contre ; Jean-Paul Camerano (Grasse), Christophe Chalier (Mouans-Sartoux) et Jacques Varrone (Auribeau-sur-Siagne) – ce dernier évoquant « des raisons de cohérence », ayant voté contre le projet inaugural – se sont abstenus.