Donald Trump défend son mur avec le Mexique
Avec les Etats-Unis englués dans un blocage budgétaire dommageable pour son mandat, Donald Trump apparaissait, hier, disposer d’options limitées pour arracher le financement de son mur frontalier antimigrants.
Au lendemain d’un discours solennel depuis le Bureau ovale, au cours duquel il a usé d’un ton dramatique, tentant de rallier coûte que coûte les Américains à son projet sécuritaire phare, le locataire de la Maison-Blanche ne semblait guère plus avancé.
En neuf minutes télédiffusées en direct sur les principales chaînes du pays, Donald Trump n’a proposé aucune nouvelle porte de sortie à l’impasse, ciblant ses arguments contre les immigrants clandestins qu’il a accusés de faire couler «le sang américain ». Insistant sur une « crise du coeur et une crise de l’âme » provoquée, selon lui, par l’afflux massif de clandestins, le Président n’a offert qu’une solution: construire un mur à la frontière avec le Mexique, fait de barres verticales en acier et non en béton dans l’espoir de rendre l’idée plus acceptable pour les démocrates. Ces derniers ont réagi dans la foulée, par la voix de leurs deux leaders au Sénat et à la Chambre des représentants, respectivement Chuck Schumer et Nancy Pelosi. « Le Président Trump doit cesser de prendre les Américains en otages, doit cesser de créer de toutes pièces une crise » migratoire et humanitaire à la frontière, a lancé Nancy Pelosi.
Deux camps arc-boutés
« Le président Trump s’appuie sur la peur et non sur les faits », a renchéri Chuck Schumer. Les négociations budgétaires sont au point mort : depuis deux semaines et demie, quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux sont contraints soit à rester chez eux, soit à devoir attendre la fin du blocage pour être payés. Donald Trump a affirmé bénéficier du soutien des fonctionnaires placés de facto en congé sans solde. « Beaucoup disent “c’est très dur pour moi, c’est très dur pour ma famille, mais M. le Président vous agissez comme on doit le faire” », a déclaré le locataire de la Maison-Blanche. Le Président poursuivra, aujourd’hui, son offensive aux résultats incertains en se rendant à la frontière, où il devrait encore une fois marteler son message sécuritaire. Interrogé, hier, sur CNN, le sénateur républicain Marco Rubio a résumé le rapport de force par ces mots : «Les deux camps sont convaincus d’être ardemment soutenus par la base de leur parti, par ceux qui les ont élus. Les deux camps ont le sentiment que s’ils cèdent, cela leur coûtera politiquement extrêmement cher. »