Questions à «Face à l’eau, on est fasciné et humble» Bruno Capus, sourcier
Bruno Capus insiste: il est sourcier débutant. Aussi débutant que passionné d’ailleurs…
Comment cherchez-vous l’eau ?
J’utilise une baguette. Lorsqu’il y a de l’eau, mes poignets se contractent très légèrement ce qui fait descendre la baguette vers le bas. C’est ce que l’on appelle l’équilibre instable. Baguette ou pendule sont des outils, l’amplificateur «visuel» d’un ressenti musculaire imperceptible du sourcier.
Vous avez un don ?
Plusieurs hypothèses ont été formulées à ce sujet. La plus scientifique, celle que j’ai décidé de retenir, est que le sourcier est « sensible » aux différences de champs magnétiques provoquées par l’écoulement de l’eau dans les différentes roches, c’est un phénomène géophysique d’électrofiltration.
Comment travaillezvous ?
De manière extrêmement rigoureuse. J’adopte une approche qualitative. J’étudie les cartes géologiques, l’hydraulogie de surface et ensuite seulement je me rends sur le site avec la baguette. Si le client souhaite réaliser le forage, je fais appel à un foreur avec qui je travaille. Notons que souvent, le foreur fait aussi appel aux sourciers.
Il y a un paradoxe avec les sourciers : ils ne sont pas reconnus scientifiquement, mais on fait appel à eux dans le monde entier.
Les sourciers existent depuis l’Antiquité. De tout temps, on a fait appel à eux. Comment expliquer qu’en creusant à un endroit on ne trouve pas d’eau. Et que cinq mètres plus loin, elle jaillisse après indication du sourcier ? Nos Anciens creusaient des puits grâce aux indications des sourciers.
Comment trouvez-vous le rapport de l’homme à l’eau ?
L’eau c’est la vie. Les hommes sont fascinés et très humbles aussi. Ils la recherchent autant pour le simple arrosage d’une propriété comme pour une absolue nécessité, dans l’arrièrepays, lorsqu’elle est indispensable à une activité agricole ou d’élevage.