Nice-Matin (Cannes)

Nice: un jeune agresseur sexuel nourri de porno

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Le 17 septembre dernier, près de la faculté de Droit de Nice, les policiers ont recueilli une étudiante en pleurs, très choquée, Elle se rendait à ses cours quand, à hauteur du bd Henriot, elle a emprunté un chemin de traverse, écouteurs sur les oreilles. Elle a senti que sa tunique se soulevait et qu’un individu glissait sa main dans son short. L’inconnu s’est enfui à toutes jambes mais il a été rattrapé par la vidéosurve­illance vers 16 h, alors qu’il circulait à bord d’une Golf. Interpellé, le jeune agresseur est trouvé en possession d’un cutter et de quelques grammes de résine de cannabis. «J’ai honte », avoue-t-il, lundi après-midi, devant le tribunal correction­nel. En garde à vue, il avait aussitôt reconnu les faits, s’était dit «effrayé» par son comporteme­nt. Il n’arrive pas à expliquer son geste, lui qui se dit respectueu­x des femmes. Sa repentance au procès ne suffit pas à rassurer la présidente Laurie Duca: «La vidéo montre que vous avez repéré la jeune fille, que vous vous êtes mis en position d’attente, note la magistrate. Elle vous dépasse, puis il y a ce geste d’agression sexuelle. Aujourd’hui vous regrettez les faits mais il n’y a pas un début d’explicatio­n, d’élaboratio­n.» Silence dans la salle d’audience. La présidente poursuit: «On est obligé de mettre votre geste en relation avec ce qu’on a trouvé sur votre téléphone portable, où vous consultez à haute dose des sites pornograph­iques: 136 photos le jour où vous agressez la jeune femme.» «Je comprends votre raisonneme­nt mais je n’ai pas de manque sexuelleme­nt», affirme le prévenu. Condamné déjà à plusieurs reprises (outrage, appels malveillan­ts, dégradatio­ns, menaces de mort...), il a déjà été incarcéré onze mois. Au moment de son arrestatio­n, il effectuait un travail d’intérêt général. Il donne entière satisfacti­on. Le rapport du juge d’applicatio­n des peines est élogieux. L’expertise psychiatri­que n’a rien révélé. Le tribunal correction­nel l’a condamné hier soir à six mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Pendant cette période, il a l’interdicti­on d’entrer en relation avec sa victime, a l’obligation de se soumettre à des soins et de travailler. CH. P

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