Rachida Dati veut laisser partir les aspirants djihadistes et les « droner »
En matière de terrorisme islamiste, Laurent Nuñez, le directeur général de la sécurité intérieure (DGSI) estimait cette semaine que la menace vient désormais principalement de l’intérieur. « Elle est le fait d’individus présents en France : soit de velléitaires qui ont été empêchés de se rendre en Syrie ou en Irak, soit de primo terroristes qui peuvent passer à l’action sans qu’il y ait eu de signes avant-coureurs ». Jusqu’ici, c’est la crainte des « revenants », ces djihadistes combattant en Syrie de retour sur le sol national, qui était régulièrement mise en avant. Interrogée sur ce point par Nice-Matin, hier, lors de la conférence, à Nice, des maires des villes d’Europe et de la Méditerranée, la députée européenne Rachida Dati a livré le fond de sa pensée. En clair, l’ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy souhaiterait qu’on laisse partir les aspirants au djihad en Syrie, en les empêchant de revenir par tous les moyens. Y compris en les abattants à l’aide d’un drone, comme le font les USA. À partir de , sous la présidence Obama, le Pentagone a en effet mis en place un programme « d’assassinats ciblés ».
« Je sais que ce n’est pas politiquement correct » Il aurait ainsi « droné » Rachid Kassim, le djihadiste français considéré comme l’inspirateur de plusieurs attentats en France. « Ces dernières années, on a empêché de partir un certain nombre d’individus, commente Rachida Dati. Ces gens sont aujourd’hui des bombes à retardement. Lors d’une visite de Guantanamo, invitée par le ministre de la justice d’Obama, j’ai discuté avec les autorités américaines. Le président Obama est celui qui a signé le plus d’autorisations « d’éliminations » de terroristes sur les terrains de guerre, notamment par drones. Le fait de les retenir sur notre territoire, finalement, aggrave fortement le risque d’attentats à venir. Je sais que ce n’est pas politiquement correct de le dire mais ceux qui veulent partir en Syrie ou Irak, non seulement on devrait les laisser partir, mais surtout les empêcher de revenir par tous les moyens dont nous disposons! Je dis bien par tous les moyens dont nous disposons. » Y compris par des assassinats ciblés ? « Je dis par tous les moyens dont nous disposons et autorisés, y compris par le droit international. On ne peut plus accepter qu’un pays tout entier, qu’un continent, puissent être tenus en joug par des individus déterminés qui n’ont rien à perdre. »