Syrie : Trump dénonce « un affront à l’humanité »
Le président des États-Unis a affirmé, hier, que l’attaque chimique présumée qui a fait 72 morts en Syrie avait changé son regard vis-à-vis de Bachar al-Assad. Il a promis une réponse américaine
Cette attaque sur des enfants a eu un énorme impact sur moi », a lancé le président des États-Unis depuis les jardins de la Maison-Blanche au moment où la Russie et les pays occidentaux s’opposaient de nouveau sur le dossier syrien lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. Donald Trump a affirmé jeudi que l’attaque chimique présumée qui fait 72 morts en Syrie avait changé son regard vis-à-vis de Bachar al-Assad, promettant une réponse américaine face à ce qu’il a qualifié d’« affront à l’humanité ».
Hollande réclame de lourdes « sanctions »
L’attaque sur Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d’Idleb dans le nord-ouest, a déjà provoqué la mort de 72 civils, dont 20 enfants, selon un bilan établi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ce bilan « pourrait encore augmenter car il y a des personnes disparues », a-t-il précisé. Jugeant que ce raid aérien avait « franchi de nombreuses lignes », en allusion à la fameuse « ligne rouge » que s’était fixée son prédécesseur Barack Obama en cas de recours aux armes chimiques, Donald Trump a longuement évoqué, visiblement touché, « les petits enfants et même de beaux petits bébés » qui ont péri. Il faut « une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre », avait affirmé plus tôt dans la journée le président français François Hollande qui a réclamé des « sanctions » contre le régime. Depuis le début du conflit il y a six ans, le dossier syrien divise les Occidentaux et la Russie, bloquant tout effort pour mettre fin à une guerre qui a fait plus de 320 000 morts. L’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a fustigé
Moscou pour n’avoir pas su tempérer son allié syrien. « Combien d’enfants devront encore mourir avant que la Russie ne s’en soucie ? », a lancé Mme Haley, affirmant que Washington prendrait des mesures unilatérales en cas
d’échec à l’ONU. Alors que Damas a été pointé du doigt, Moscou avait jugé plus tôt « inacceptable » en l’état le projet de résolution présenté par les ÉtatsUnis, la France et le Royaume-Uni condamnant l’attaque de mardi.