Nice-Matin (Cannes)

Nice : une tuile mais de l’orgueil

Mené 2-0 par Caen à la 50e, le Gym a eu la force d’arracher un point précieux en vue du podium. Touché au genou, Wylan Cyprien est sorti sur civière à la 55e

- VINCENT MENICHINI

Cela aurait pu être le point final d’une aventure formidable, le terminus du wagon du bonheur que conduit Lucien Favre, avec brio, depuis le mois d’août dernier. Or, au terme d’un nouveau scénario de dingue, pas clément pour les cardiaques, le Gym a arraché un point qui lui donne le droit de prolonger le rêve. Une fois encore, il a refusé d’abdiquer, alors que tout le prédestina­it à céder contre Caen, comme à l’aller, et voir, du même coup, s’envoler ses derniers espoirs pour le titre. Mené 2-0 à la 50e minute, Nice a eu la force de se relever de deux erreurs de Dante et, surtout, de la sortie sur civière de Wylan Cyprien cinq minutes plus tard. Les images sont terribles et font craindre le pire pour celui qui a tant de fois sorti le Gym de la panade depuis le début de saison. Si les ligaments sont touchés, ce qui paraît la thèse la plus probable, la saison de l’ancien Lensois, qui passe des examens dès aujourd’hui, sera terminée, comme c’est le cas pour Alassane Plea, déjà. Sans deux de ses meilleurs éléments offensifs, il va falloir bien des miracles pour résister à Monaco et Paris sur les neuf dernières journées. D’autant qu’hier soir, l’arbitre s’en est mêlé en refusant d’accorder un penalty au Gym suite à une main de Da Silva dans la surface. À la 87e minute, M. Letexier a cru bien faire en déjugeant son assistant qui, lui, avait vu le bras en l’air du défenseur caennais, comme les 24 000 spectateur­s de l’Allianz Riviera. Après le match, il a fini par reconnaîtr­e son erreur, ce qui ne le dédouane pas mais lui donnera bonne conscience.

Coucou, revoilà Balo

Cela ne rendra pas le sourire à Lucien Favre à qui l’on a demandé s’il ne valait pas mieux perdre ce match que Cyprien jusqu’en fin de saison. « Oui » , a dit le technicien suisse qui a tenu à relever la force de caractère de son équipe, menée trois fois lors des quatre derniers matchs qu’elle a disputés, sans autant en perdre un seul au final. Malgré des vents contraires, Nice ne plie pas. Balotelli a même retrouvé le chemin des filets, ce qui ne lui était plus arrivé depuis près de deux mois. C’est l’autre éclaircie de cette soirée qui a failli tourner à la catastroph­e sans l’aide, entre autres, de Le Bihan et Donis dont les entrées en jeu ont changé le visage du Gym. Un Gym qui a fini dans un 44-2 ultra-offensif avec la réussite que l’on connaît. Avant cela, il avait plutôt bien tenu le ballon mais s’était fait punir par le jeu de tête de Santini et la vitesse de Karamoh. Comme à l’aller, le plan de jeu des Caennais a longtemps fonctionné à la perfection, avec une grosse densité dans l’axe qui a empêché Seri, Walter et Cyprien d’avoir des munitions. Il a finalement volé en éclats grâce au réveil de Dalbert, au sursaut de Balotelli et au punch de Donis. Dans une Allianz Riviera en ébullition, le Gym est même passé tout près d’un revirement d’anthologie. On aurait aimé entendre une dernière clameur. Pour nous. Pour eux. Pour Cyprien...

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Marcel et le Gym n’ont pas tout réussi mais assuré l’essentiel : ne pas perdre à l’Allianz Riviera.

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