NATATION Lacourt: «Prendre du plaisir» Repères
Le nageur français, cinquième sur 50m dos aux Jeux Olympiques de Rio, fait sa rentrée aujourd’hui à Nice. Il a d’ores et déjà annoncé que ce serait sa dernière année dans les bassins
31 ans, Camille Lacourt va vivre une dernière année de compétition avant de rendre le maillot. Le pensionnaire du Cercle des Nageurs de Marseille se confie sur cette saison de transition entre natation et reconversion.
Camille, c’est une année un peu spéciale qui commence avec ce meeting de Nice ?
Oui, c’est clair. Pas forcément parce que c’est la dernière, mais surtout parce que c’est un grand changement dans ma façon de m’entraîner. Je serai une semaine sur deux à Marseille pour nager et à Paris quand j’ai la garde de ma fille de ans (suite à son divorce avec Valérie Bègue ndlr). Là-bas, ce sera beaucoup plus de travail hors de l’eau.
Vous faites votre reprise après un break post-JO. Quels y seront vos objectifs ?
Vraiment aucun. Je n’ai pas eu l’occasion de nager après les Jeux. C’est le point de départ de ma saison. Je vais essayer de ne pas être trop humilié (il rit). A moi d’élever mon niveau au fur et à mesure des compétitions.
Avec une médaille aux championnats du monde à Budapest (- juillet ) en ligne de mire ?
En toute honnêteté, pour l’instant je ne sais pas. J’en ai envie, bien sûr. Mais il est trop tôt pour dire si ce sera un objectif. J’y verrai plus clair après les championnats de France (mai prochainndlr). J’ai surtout envie de prendre du plaisir. Faire tout ce que je n’avais plus le temps de faire comme les Vos propos aux Jeux sur le dopage ont créé un énorme remous médiatique (il avait accusé le Chinois Sun Yang de pisser violet-ndlr). Vous avez des regrets ? Je regrette le moment et la façon de l’avoir fait. C’était malvenu, car c’était sous le coup de l’émotion. Mais sur le fond, beaucoup étaient d’accords avec moi. Avant, c’était plus singulier. Là, il y avait une tonne d’athlètes qui s’étaient fait choper et qui se retrouvaient de nouveau sur les podiums. Ce n’est pas juste pour ceux qui passent -h par jour dans les bassins. Ils ont pensé que j’étais mauvais perdant. Mais au moins, ce que j’ai dit a été entendu. Quelqu’un qui a été pris pour dopage ne devrait plus jamais avoir le droit de nager en compétition. C’est aberrant et ça déforme les valeurs du sport.
Les JO ont été compliqués
pour la natation française. Aujourd’hui, l’EDF est en reconstruction. C’était important de faire partie de ce projet?
C’est sûr que les résultats ont été moins bons que ce qu’on espérait. Peut-être que ces Jeux sont arrivés un an trop tard, les anciens étaient un peu à bout de souffle. Mais ça me plaît de finir sur une nouvelle équipe de France. Les jeunes sont en train de se construire un groupe. Il faut les laisser faire leurs expériences. Je serai à l’écoute s’ils ont besoin de moi. Je serai un peu le maillon entre les deux générations.
Tout en assurant votre reconversion ?
Oui, je suis aujourd’hui presque plus concerné par ce sujet que par la natation. Il va justement falloir que j’équilibre un peu les deux. Je suis des formations pour faire des séminaires et évoquer les parallèles entre sport de haut niveau et monde de l’entreprise. C’est quelque chose qui m’intéresse. L’objectif est d’aborder l’an prochain sereinement.
Justement, à un an de tirer
Né le avril à Narbonne ( ans). Nageur du CN Marseille. Entraîneur : Julien Jacquier. Spécialiste du et du m dos. Palmarès : médailles mondiales dont titre de champion du monde, titres européens, titres de champion de France, recordman d’Europe du m dos.
le rideau sur votre vie de nageur, quel regard portezvous sur votre carrière ?
Je pense qu’il y a eu des hauts et des bas, comme dans la vie d’ailleurs. Mais je suis resté au haut niveau pendant ans, en figurant à chaque fois parmi les meilleurs mondiaux. Après, je n’ai pas eu de médaille olympique, ça restera une ligne noire à mon palmarès. Mais ce n’est pas une obsession. J’ai fait tout ce que je pouvais et je ne l’ai pas obtenue. Ça ne sert à rien de se morfondre. Je préfère voir le verre à moitié plein. À part ça, je me dis que ce n’est pas trop mal (il rit).