Nice-Matin (Cannes)

COURSE PÉDESTRE La surprise Moustaoui

- ALLAN BATAILLE RUDY KOSKAS

Ce dimanche, le dix kilomètres de Nice a offert un spectacle surprenant. Alors qu’on s’attendait à une lutte acharnée entre les favoris, c’est un scénario tout autre qui s’est déroulé pour la dix-huitième édition de la Prom’ Classic. Au 5e kilomètre, un groupe de tête s’est détaché avec James Theuri, Abdelatif Meftah, Pierre Urruty et un outsider : Mohamed Moustaoui. Le Français Yohan Durand, premier l’an dernier, est quant à lui décroché (il terminera 5e).

« Les derniers  mètres sont très rapides »

La différence a été faite dans le dernier kilomètre par le Marocain Moustaoui. En tant que spécialist­e du 1500 mètres, son accélérati­on en toute fin de course n’a pas pu être suivie par ses adversaire­s. « Je suis content « Je viens tous les ans, avec d’autres coéquipier­s de mon club (US Cagnes triathlon). Je me prépare pour l’Ironman, et c’est toujours bien de reprendre l’année par cette course. Le parcours était sympa, j’ai fait un bon temps, je suis contente (’’’). Mais il manquait quand même les supporters et l’ambiance de la Promenade des Anglais. J’ai hâte de revenir l’an prochain sur le parcours en bord de mer ». e parce que j’ai souffert à l’entraîneme­nt. C’est une course tactique, le parcours n’est pas plat, il y a des côtes mais il est bien. Les derniers trois cents mètres sont très rapides». Pour sa première participat­ion, il termine l’épreuve en 29’04’’. Une sacrée performanc­e, même si le coureur licencié à “Sarthe Running” est loin d’être un inconnu dans le monde de l’athlétisme. Il a notamment terminé deux fois à la 6e place « Je viens tous les ans, je ne me voyais pas louper cette édition parce qu’elle n’est pas au bord de mer. J’ai voulu venir et courir avec ce maillot pour rendre hommage aux victimes des attentats de Charlie, de Paris et de la Promenade des Anglais. C’était une motivation supplément­aire. Sinon, au niveau du temps, c’est similaire aux autres années, où je termine en  ou  minutes (’’’ hier), selon mon alimentati­on pendant les fêtes ». du 1500 m des championna­ts du monde. Néanmoins, le record de la Prom’ Classic, détenu par Saïd Tbibi (28’38’’), reste inchangé. L’itinéraire n’étant pas le même cette année, le chrono n’est pas vraiment comparable. En effet, le parcours, habituelle­ment sur la Promenade des Anglais, a été délocalisé sur la voie Mathis suite aux événements tragiques survenus le 14 juillet dernier. « C’est la e fois que je viens ici. Je tenais absolument à y être, parce qu’il faut pérenniser ces courses. Je félicite les organisate­urs pour avoir pleinement sécurisé leur épreuve. On a été encouragé par la police à défaut des spectateur­s sur le parcours. Au-delà de la course, on voulait venir, avec ma femme, pour déposer un bouquet de fleurs au Mémorial, en hommage aux victimes et pour montrer que le sport vaincra la barbarie ».

“Dès

le début de la course, je n’étais pas bien, j’avais un point de côté. Dans la e partie, ils étaient - devant à se relayer et je n’ai pas pu revenir.”

De Yohan Durand, vainqueur l’an passé, et e en ’’’ cette année. « C’est l’occasion de courir sur la voie rapide, c’est un beau parcours. Cela fait  ans que je cours quelques épreuves de temps en temps. Je me suis remis au footing il y a trois mois mais sinon, en dehors, je fais pas mal de vélo et de marche en montagne. Je m’entraîne régulièrem­ent sur la promenade donc ça valait le coup de le faire une fois sur la voie Mathis. J’espère revenir lors de la prochaine édition si ma condition physique me le permet ». Pour résumer ma première Prom’Classic, un seul mot me vient à l’esprit : émotion. Hier matin, vers h au village départ, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une pensée pour les victimes du  juillet dernier. Presque les larmes aux yeux. Paradoxale­ment, cette tristesse s’est transformé­e en force durant les minutes qui ont précédé le départ. A mon petit niveau, j’allais courir pour ces enfants, ces innocents qui ont été arrachés aux leurs si brutalemen­t. Petit à petit, je rentre dans ma course avec un objectif : terminer en ’. Pour info, je ne suis pas vraiment un coureur plutôt un footeux qui s’est découvert une nouvelle passion. Depuis avril dernier et la préparatio­n du marathon de New York avec un groupe de Grassois (Grasse à New York). Quelques kilos en moins plus tard ( en fait !) et h sur la ligne à Central Park, l’envie était trop forte de courir dans ma région. Avaler le bitume sur la voie Mathis, un challenge original pour un parcours unique. Après un départ fictif de l’esplanade Kennedy, le peloton emprunte le tunnel avant le coup de feu de départ. C’est parti pour  bornes. on se marche un peu dessus sur les premiers mètres avant de prendre un peu ses aises et de lancer les jambes. Avec Jean-Marc, mon acolyte, pas le temps d’admirer les toits de Nice, c’est un long sprint. Je me dis que c’est la seule fois où je peux emprunter la voie rapide à pied alors j’en profite. Les kilomètres passent à vitesse grand V, mon esprit s’évade un peu du côté de la Prom’. Encore, toujours. A jamais. Je suis déjà sur le chemin retour. Je m’arrache sur les faux plats montants en attendant la belle descente vers l’arrivée. Encore un dernier effort, le passage sous le tunnel, une dernière chicane à droite et la ligne d’arrivée. Rincé mais heureux d’avoir pu courir cette édition exceptionn­elle. L’an prochain, les coureurs retrouvero­nt leur Prom’, moi je ne sais pas, trop d’émotion. Au fait pour info, j’ai terminé en ’’’. Certaineme­nt poussé par l’esprit des victimes du  juillet. La médaille sera pour eux. A jamais. « J’étais un peu déçue avec le changement de parcours. Je viens de loin (Emily est une Américaine installée au Rwanda) pour courir sur la promenade mais je comprends bien la raison. La course était amusante même s’il faisait froid. Je rêve d’habiter en France donc si je peux, je reviendrai à Nice pour y participer à nouveau. Je serai au départ du marathon de Paris, en avril, donc c’était le début de ma préparatio­n ». « J’ai eu un petit peu de mal au départ parce qu’il faisait très froid. Après, une fois qu’on est bien dans la course, on se réchauffe vite. L’ambiance était cool donc c’est entraînant. J’ai déjà fait d’autres dix kilomètres mais je n’avais jamais couru la Prom’ Classic. J’aurais quand même préféré sur la promenade mais c’était bien ici aussi. Je compte revenir l’année prochaine si tout va bien ».

 ?? (Photos François Vignola) ?? L’arrivée de Mohamed Moustaoui lors de la Prom’ Classic  (’’’).
(Photos François Vignola) L’arrivée de Mohamed Moustaoui lors de la Prom’ Classic  (’’’).
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