Des têtes couronnées aux jeunes gominés!
Casquettes, galurins, canotiers, feutres… la chapellerie Tesi est un temple du chapeau, aux 600 références. Avec des pièces remarquables, telle cette casquette à ruban zébré d’un « créateur fou », Luca Della Lama, ou bien cette chapka Murmansk en renard argenté à 1 200 €. Certains modèles sont indémodables, tels les Stetson ou les Borsalino. « Aujourd’hui, le chapeau n’est plus un objet utile, mais un accessoire “coup de foudre”. Et depuis quelques années, c’est à nouveau l’explosion : pas un acteur ou un chanteur qui ne veut pas sa casquette ou son chapeau », sourit Patrick, qui a ouvert un deuxième négoce rue Vagliano. De tout temps, l’enseigne a su s’adapter à tous les courants, tous les styles, et toutes les têtes. Couronnées ou médiatisées. Dès les premières années, le mécène américain Gordon Bennett Jr se ruait sur les chapeaux melon, « il en essayait beaucoup, détruisait ceux qui ne lui plaisaient pas, mais payait toujours la casse ». Outre l’aristocratie anglaise, c’est aussi le dernier empereur d’Éthiopie, le Negus Haïlé Sélassié, qui venait coiffer toute sa cour.
Vedettes sans grosse tête
Et puis les vedettes. La fidèle Annie Cordy, « qui raffole de tout ce qui est fantaisie » pour que chapeau rime avec Tata Yoyo. La chanteuse Liane Foly ou Frédéric François parmi les habitués. Ou bien Nick Nolte, client d’un jour, qui « ne tenait pas debout, portait une grosse barbe, avait une allure de clochard, mais est reparti avec un beau panama ». Sans oublier Johnny, venu acheter «une casquette de marin dans les années 1970, c’était l’émeute devant le magasin ! ». Et puis tous ces anonymes, séduits par la magie du chapeau Tesi : «Avec un chapeau perso, on devient son propre héros, on s’identifie à une star ».