Ronaldo s’est libéré
Il va enfin pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Après douze années riches en cauchemars, Cristiano Ronaldo a chassé le 4 juillet 2004 de son esprit. Ce jour de finale, à domicile et à Lisbonne, devait entrer dans la légende. Il devait sacrer la jeune pépite portugaise avec un titre européen, le premier trophée international de l’histoire de son pays. Sauf que la Grèce (0-1) était passée par là. Le moment de fête est devenu nuit meurtrière pour les espoirs de tout un peuple. Cette défaite et la douleur, le natif de Madère les a longtemps ressassées. Et les médias, eux, n’ont eu de cesse de lui rappeler.
Mieux que Messi
Triple ballon d’or, champion d’Angleterre et d’Espagne, vainqueur de la Ligue des champions à trois reprises, en clubs, le palmarès du gamin de Funchal est éblouissant. Il ne manquait plus à Cristiano Ronaldo qu’un trophée
avec la Selecçao pour être l’égale des Zidane, Platini, Maradona ou autre Beckenbauer. Des figures du foot mondial, capables de gagner en clubs comme avec leur sélection. Dans sa course perpétuelle au Ballon d’or et sa bataille avec son meilleur ennemi, Lionel Messi, pour se mettre d’accord sur le nom du meilleur joueur de la planète, ce sacre du Lusitanien pèsera lourd. Alors que l’Argentin n’a toujours rien gagné avec l’Albiceleste et qu’il vient d’annoncer sa retraite internationale après un deuxième revers de rang en finale de la Copa America, Ronaldo, lui, s’est libéré d’un poids immense à 31 ans. Un boulet qui l’a d’abord empêché de réussir son début de compétition. Un jeu trop individualiste, un penalty manqué contre l’Autriche et un quart raté contre la Pologne ont marqué ses débuts. Sa blessure en finale aurait pu aussi faire basculer l’histoire dans le mauvais sens. A l’arrivée, CR7 est champion d’Europe. Et, avec trois buts au cours du tournoi, il en a également profité pour devenir co-meilleur buteur (avec Michel Platini) de l’histoire des phases finales de l’Euro (9 réalisations). « Il y aura d’autres tournois au cours de ma carrière pour me remettre de cette désillusion », avait confié Ronaldo en 2004. Les champions ne mentent jamais.