MX Magazine

Robin Kappel

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Désormais pilote Kawasaki, le pilote/team manager Robin Kappel est parti aux US pour rouler sur les 5 premières courses du championna­t SX Lites Ouest. L’occasion pour comparer l’expérience en SX Tour et faire un point sur sa carrière…

Tu gères ton propre team, MRK Racing. Est-ce une situation facile ? « Oui et non, d’un côté c’est galère parce qu’il faut chercher les sponsors tout seul, gérer la compta, ce genre de choses. Mais d’un autre côté, ça a l’avantage de te laisser le choix. Tu sais ce que tu as, ce que tu veux. Aujourd’hui, rouler en cross revient cher et seuls les meilleurs gagnent des sous. Je survis grâce à mon salaire de livreur, je paye mes factures dessus et je vis grâce à la moto. C’est un bon compromis. La raison pour laquelle je travaille, c’est qu’en cas de blessure, il me reste quelque chose. J’ai une sécu, une retraite, même en bossant à mi-temps. Pour le moment ça fonctionne bien comme ça et mon coéquipier Melvin Regnier qui est avec moi depuis 2013 semble le penser aussi (rires). On voit aussi que notre travail paye puisque cette année, on devient team officiel Kawasaki France. » Du coup, pourquoi venir rouler aux US? « J’ai pris la décision de partir lors du SX de Lille en parlant avec Jean-baptiste Marrone qui vient ici depuis cinq ans. Pendant un mois et demi, j’ai bossé tous les jours pour préparer le voyage avec des mails à envoyer à 2 heures du mat’ à cause du décalage horaire, en plus de mon boulot de livreur. Ma copine Melissa m’a bien aidé. Au final, ça coûte 10000 dollars en comptant l’achat de la moto et des pièces. Mes suspension­s sont venues avec moi de France, préparées par FDR Pau. Le moteur m’attendait ici, avec une prépa US faite par TCR Racing. Le but n’est pas de faire carrière ici. C’est une marche impossible à gravir si tu n’es pas déjà devant en Europe. Le SX Tour est un beau championna­t mais le format des pistes rappelle plus celui de l’arenax US. C’est quasiment un autre sport ! Le fait d’avoir roulé ici m’aidera à avoir plus confiance sur des gros triples comme à La Tremblade. Mais même ces gros sauts seraient considérés comme petits ici. Les virages aussi sont très différents. Aux US, ils ne manquent pas de terre et ils font de gros relevés. Par contre, ils ont des suspension­s béton et la moto ne tourne pas si tu n’y rentres pas à fond. Je pense que c’est là où j’ai eu le plus de mal. Là où j’ai le plus progressé, c’est sur la KX-F que j’ai découverte ici. »

As-tu été impression­né par le niveau du SX US? « La différence majeure tient à l’homogénéit­é du plateau. Du 20e au 40e, ça roule très fort ! Aux essais, ce qui est bluffant, c’est de voir ces gars tout passer dès le deuxième tour. Ils arrivent à débrancher d’entrée de jeu, alors qu’à nous, il faut 5-6 tours pour prendre la mesure du circuit. Ce qui impression­ne aussi, ce sont les stades. À Anaheim 1, j’étais sur la grille et sur les conseils d’un pote, j’ai fermé les yeux avant de regarder autour de moi. Il y avait 45 000 personnes dans le stade, de quoi en avoir des frissons… Comme les circuits sont différents, on arrive avec la sensation de faire un nouveau sport. Du coup, se qualifier en soirée est déjà un objectif en soi ! J’ai réussi à le faire sur toutes les épreuves auxquelles j’ai participé, donc oui, je suis content de moi ! »

« Il faut venir en SX US une fois dans sa vie! »

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