Öhlins/PFP Racing nous ouvre ses portes…
Chez PFP Racing, on distribue, on prépare et surtout on construit des suspensions Öhlins depuis plus de trente cinq ans. On s’est dit qu’il était temps de leur rendre visite dans leur fief auvergnat. On n’a pas été déçu.
Des techniciens s’affairent sur des éléments anodisés or, le look si reconnaissable des produits Öhlins.
On est dans une petite zone industrielle à Arpajon-sur-Cère, à quelques kilomètres à peine du centre-ville d’Aurillac, la préfecture du Cantal. Entouré d’autres entreprises et d’artisans, PFP Racing détone avec son gros logo Öhlins apposé sur sa devanture et les camionnettes-ateliers garées devant. Quand on est motard, on a vite fait de reconnaître ce logo historique en bleu et jaune comme les couleurs du drapeau suédois. Celles de cette marque d’amortisseurs créée en 1976 par Kent Öhlin (sans s) quelque part au pays d’Ikea et des Husqvarna originelles qu’ils allaient rapidement équiper en série. Des amortisseurs haut de gamme, largement éprouvés en compétition et titrés dès leurs débuts avec entre autres le grand Håkan Carlqvist en Mondial MX ou Sven-Erik Jönsson en enduro. La marque devient incontournable et se voit importée en France par Motocross Marketing au tournant des 80’s. Un Auvergnat pur jus et parmi les meilleurs enduristes des années 70 en assure le suivi technique : Pierre Faucher. Il lance sa propre entreprise et reprend l’importation des suspensions Öhlins en 1983. Dès ce moment-là, PFP Racing reconditionne, entretient et vend des amortisseurs pour toute la France. Se spécialise aussi dans la préparation et la fabrication d’amortisseurs spéciaux pour bon nombre de pilotes tout-terrain, que ce soit en MX, enduro ou rallye. Son nom est associé à de nombreux pilotes, de Queirel à Peterhansel en passant par Moralès ou Lalay. PFP Racing prend de l’ampleur au fil des ans mais reste dans le Cantal. Que Yamaha ait acheté des parts d’Öhlins Suède dans les années 80 avant de se retirer en 2007 ou que la marque suédoise ait dernièrement été rachetée par l’Américain Teneco ne change rien à la donne. Et quand bien même Pierre Faucher s’est retiré en 2012, cédant les parts de son entreprise à d’autres actionnaires, PFP Racing continue sur sa lancée, la distribution de suspensions Öhlins neuves, leur entretien et leur préparation mais aussi et surtout la construction d’amortisseurs de motos plus ou moins anciennes.
Anodisé or
Christophe Roussilhes nous reçoit dans les locaux de PFP Racing. Il en est le directeur commercial depuis 2006. Ancien cadre chez Voxan dont il avait participé à l’essor dès le début de la marque auvergnate, il a ensuite été recruté par Pierre Faucher pour assurer le développement de PFP. À 49 ans, il en assume désormais le management et anime une équipe de 14 personnes. À ses côtés, on retrouve Chrystelle Chassagne, coordinatrice incontournable depuis les débuts de l’entreprise en 1983, véritable mémoire vivante de PFP Racing. Le temps de déguster un café et on part en reconnaissance dans les divers secteurs du bâtiment. On y trouve un bureau d’études et ses ordinateurs. Une salle dédiée à l’expédition des produits. Divers espaces de stockage et leurs rangées d’étagères couvertes de plusieurs centaines de ressorts, de pièces détachées telles les pieds et tête d’amortisseur, les tiges de différents diamètres et longueurs ainsi que toute la visserie nécessaire à assembler tout ça. À l’arrière, on découvre plusieurs ateliers. Ils sont dédiés à l’auto (PFP et Öhlins fabriquent également des amortisseurs pour voitures de sport) ou bien sûr à la moto. Tous renferment des bancs d’assemblage ou de préparation, équipés d’outils spécifiques au montage/démontage d’amortisseurs ou de fourches. Plusieurs techniciens s’affairent sur des éléments anodisés or, le look si reconnaissable des produits de la marque suédoise. Ici, on reconditionne des biamortisseurs des années 80. Là, on change un ressort sur un mono-amortisseur de gros trail moderne. Plus loin, une magnifique fourche tout-terrain est en pleine préparation selon les données de son futur propriétaire. « On adapte toujours le ressort au poids du pilote, m’explique Christophe qui poursuit. Toutes nos suspensions sont préparées avant expédition. » Un autre technicien est en train de finaliser une commande de 500 amortisseurs très spécifiques fabriqués pour des bolides d’endurance Ligier type 24 Heures du Mans. Dans un autre atelier, on intervient sur une KTM enduro 2015 équipée Öhlins de la tête au pied. Enfin, plutôt de la fourche à l’amortisseur. Au-dessus des ateliers se trouvent d’un côté une salle de réunion et
« Toutes nos suspensions sont préparées avant expédition. » Christophe Roussilhes
des amortisseurs sur-mesure ou selon les fiches techniques de motos plus ou moins anciennes. C’est presque la moitié du chiffre d’affaires de PFP Racing qui provient de ce savoir-faire quasi unique en France. Avec plus de 15 000 pièces à disposition et des fiches techniques de centaines de modèles, la société auvergnate peut fournir de l’amortisseur de qualité à de nombreux collectionneurs ou pilotes participant aux compétitions d’anciennes. Sur piste comme en off-road. Il faut compter deux à trois semaines de délai pour la fabrication d’un amortisseur. Mais seulement deux à trois jours pour la préparation d’un élément neuf acheté sur le site internet de l’entreprise après avoir donné ses informations et demandes spécifiques par téléphone. « On travaille aussi avec de nombreux préparateurs et concessionnaires qui vendent nos produits, précise Christophe. Ils nous commandent des produits qu’ils préparent ensuite eux-mêmes pour leurs clients. » Et de citer quelques noms bien connus dans l’off-road français comme Bud Racing, Click’R, JCS, Goby, HRS… etc. Pas loin d’une quarantaine en France qui ont reçu une formation spécifique à la marque. Les camions-ateliers de PFP Racing se déplacent également sur les compétitions. Piste, cross, enduro, rallye, trial, l’entreprise essaie de se rendre sur les championnats et événements les plus importants de la saison histoire d’assurer l’assistance course et l’entretien de ses produits haut de gamme. Enfin, Christophe m’explique le concept du MX Test Tour apparu il y a trois ans. Ou comment faire essayer ses produits aux pilotes directement sur le terrain (voir Miniview). Décidément, on ne s’ennuie pas en Auvergne. Les idées fusent toujours et Öhlins n’a pas fini de faire des adeptes dans l’Hexagone. ❚