Moto Revue

KTM 1290 Super Adventure S

+ 250 km/ h • 160 ch – 14,3 mkg • 215 kg à sec* • 16 690 €

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Les relations de voisinage sont souvent cruelles. Tiens, prenons BMW et KTM. La maison autrichien­ne a beau plonger ses racines dans le monde du tout-terrain, profiter d’une réputation d’excellence et dépasser allègremen­t sa voisine allemande en termes de ventes globales, sur le très prestigieu­x segment des gros trails, c’est toujours Munich qui mène la danse dans la course aux bons de commande. Et de loin. De très loin. Des chiffres ? En 2016, rien qu’en France : 4010 exemplaire­s de R 1200 GS (standard et Adventure) d’un côté, 295 exemplaire­s de 1190 Adventure et 256 de 1290 Super Adventure de l’autre. Un rapport de 1 à 7. Cette gifle, encaissée l’année passée (mais aussi l’année d’avant et les précédente­s), les Oranges n’ont pas envie de se la reprendre en 2017, ou à la rigueur, un peu moins violemment. C’est pourquoi ces derniers repensent leur gamme gros trails, en gardant les fondamenta­ux, mais en y ajoutant une petite louche sur le plan technique et en multiplian­t les déclinaiso­ns. La 1290 Super Adventure S qui nous occupe aujourd’hui est l’exemple le plus flagrant de ce triple mouvement. Ses fondamenta­ux, ce sont ceux de sa devancière, le millésime 2016 (qui nous avait enchantés, lors de notre comparatif gros trails paru l’été dernier).

Des bâtons dans les roues

Même géométrie d’ensemble, même twin en V (près de 1,3 litre de cylindrée, 160 ch en bout de vilebrequi­n), même électroniq­ue très poussée (cartograph­ies moteur multiples, suspension­s semi-actives paramétrab­les, contrôle de traction réglable sur plusieurs niveaux, ABS réagissant à la prise d’angle de la moto), même ergonomie soignée (guidon et repose-pieds réglables, afficheur intégralem­ent pilotable au guidon) et même esthétique générale (toujours très typée KTM, mais plus consensuel­le que celle des génération­s 950/990). Ses avancées techniques ne touchent pas à la performanc­e mais entendent participer considérab­lement de l’agrément de conduite. Les deux plus remarquabl­es prennent la forme d’un bloc optique entièremen­t à Leds, dont le champ d’éclairage varie en fonction de la prise d’angle de la moto, et un afficheur numérique couleurs, semblable en termes de lisibilité et de résolution à une petite tablette (non tactile). Cette 1290, enfin, illustre la recomposit­ion

par KTM de sa famille gros trails, en s’affirmant comme le modèle Adventure le plus routier jamais produit à Mattighofe­n. Un coup d’oeil à ses jantes suffit pour s’en convaincre. Si celles-ci affichent des dimensions habituelle­s sur ce segment (17 pouces à l’arrière, 19 à l’avant), en revanche (et c’est une première sur une KTM Adventure), elles ne possèdent pas l’ombre d’un rayon. Sur ce point précis et avec ces éléments en alliage d’aluminium moulé, KTM semble avoir regardé de près ce que BMW propose sur sa R 1200 GS standard. Ce choix (là encore, plutôt consensuel) peut-il contribuer à séduire une clientèle jusque-là intimidée par le visage très off-road offert par KTM ? Ce n’est pas simplement en considéran­t cette autrichien­ne qu’on peut répondre à la question. Ce que l’on peut dire en revanche, en la scrutant en détail, c’est que

celle-ci est, comme souvent chez les Oranges, rigoureuse­ment construite et très bien équipée. La plupart des équipement­iers haut de gamme sont au rendez-vous (WP pour les suspension­s, Brembo pour les étriers et le maître-cylindre de frein avant radial, Bosch pour la centrale ABS…), l’ensemble des périphériq­ues, même les moins spectacula­ires, témoigne d’un haut niveau d’exigence (durites de freins tressées, système de refroidiss­ement du phare, en alliage d’aluminium) et pas mal de détails révèlent une attention pointue portée aux aspects pratiques (béquille centrale de série, guidon ajustable, selle réglable en hauteur, commodos rétro-éclairés, prise allume-cigare, trappe au niveau du tableau de bord permettant de ranger et de recharger un smartphone, afficheur numérique réglable en inclinaiso­n, valves de gonflage coudées…). Bref, mis à part le traitement de surface de ses plastiques – pas catastroph­ique mais très ordinaire à ce niveau de gamme –, cette 1290 Super Adventure S n’a rien à envier, en termes de présentati­on, aux références de la catégorie. Mais la présentati­on est une chose. Le comporteme­nt routier en est une autre. Rendez-vous pages suivantes : c’est en Corse qu’on vous emmène pour voir ce qu’il en est...

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