HONDA TRANSALP
Le premier constructeur mondial, faisant feu de tout bois, lance avec cette Transalp ce qui s’avérera être un véritable trail routier capable d’abattre des kilomètres dans un confort jusqu’ici inédit.
Après le turbo sur sa CX 500, la suspension mono-amortisseur Pro-Link sur sa CBX 1000, un V-twin de 750 cm3 sur sa XLV, une 400 cm3 deux-temps répliquant la machine de Freddie Spencer en Grands
Prix et enfin un V4 ultramoderne pour sa VFR 750 F, voilà que Honda, en 1987, dans le but de répondre aux desiderata d’une clientèle n’utilisant ses trails monocylindres en tout-terrain qu’à de très rares occasions (on l’estime entre 10 et 20 %), imagine un nouveau concept avec cette Transalp. Elle embarque le moteur bicylindre en V de la VT 500, dont les caractéristiques sont revues pour mieux coller à la vocation de la machine : sa cylindrée monte à 583 cm3, la transmission secondaire est à présent à chaîne, et ce bicylindre est installé dans un cadre en tubes d’acier de section carrée, un simple berceau dédoublé à double épine dorsale. L’équipement est riche : réservoir d’essence de 18 litres, longue selle biplace, repose-pieds crantés recouverts d’un caoutchouc amovible, et carénage solidaire du cadre et du réservoir, étudié en soufflerie et profilé pour une efficacité optimale. Les optiques de phare rectangulaire et les clignotants y sont intégrés. Peu après sa commercialisation,
Moto Revue décide de mettre la petite nouvelle à l’épreuve, en plein hiver, en lui faisant faire un tour de France avec six relais effectués par six essayeurs différents, sans arrêts autre que ceux pour l’essence et les petites pausescafé/restauration. Le parcours relie dans l’ordre Paris à
Calais, Caen via Rouen, Brest, Nantes via Vannes, Bordeaux, Hossegor pour un test 100 % tout-terrain, Toulouse, Nice via Béziers et Montpellier, Grenoble, Mulhouse, Strasbourg, Reims et enfin Paris, soit 4 200 kilomètres en 72 heures, de jour comme de nuit, et le plus souvent sous une pluie tenace. En dehors du pneu arrière devenu carré et d’une autonomie trop juste, il n’y aura rien à signaler. Quant au test off-road, il mettra en évidence un changement de cap opéré par cette machine : « Alors que le concept initial des trail-bikes (remember les Yamaha AT1 et DT1) était de partir d’un engin à tendance franchement TT qui s’avérait utilisable sur route, celui de la Transalp est de partir d’un engin de route pour tenter de le rendre (un peu) utilisable en TT. Il est clair que cela n’a plus rien à voir. »