Moto Revue Classic

LA PISTE HELVÈTE

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Il y a un an, lorsqu’on avait rencontré Fritz et Ivo Tschumi de l’atelier Robecrafts à Zürich, ce dernier était en train de travailler sur une Triumph Tracker qui augurait d’une belle bécane. Au moins aussi belle que la Triton que l’on venait d’essayer (MR Classic n° 75). En fait, le bel Ivo modifiait l’une de ses premières créations, un café racer sur base de Thruxton de 2004. Un an plus tard, la moto est devant nous, prête à reprendre la route. Comme subodoré l’été dernier, elle est magnifique. Normalemen­t, elle aurait dû être finie avant mais en 12 mois, il s’en est passé des choses. D’abord, Ivo a abandonné le travail à plein-temps à l’atelier pour retourner chez son ancien employeur. Il s’explique : « Depuis trois ans, je passais ma vie à l’atelier et je commençais vraiment à être fatigué. En Suisse, c’est difficile de gagner sa vie avec un garage… » D’autant qu’ivo est un perfection­niste qui, par exemple, fait homologuer toutes ses créations auprès des autorités compétente­s. Autre souci pour lui, au printemps, alors que sa « prépa » était déjà bien avancée, il s’est « envolé » au guidon de sa Ducati 748 sur l’anneau du Rhin. Une grosse gamelle qui l’a bien retardé.

De magnifique­s jantes Astralite

Il s’y est remis cet été, et nous voilà donc à Siglistorf, à 30 km au sud de Zürich, au coeur de l’été. Enfin presque, puisqu’ivo a à peine le temps de nous faire un café que la pluie commence à tomber. Pas de chance, après quasiment deux mois de sécheresse. Alex en profite pour faire ses photos statiques et moi pour papoter avec Ivo. Cette Thruxton, il la possède depuis 2008 et il en est le deuxième propriétai­re. Elle ne totalisait que 10 000 km et, dès son acquisitio­n, il l’a modifiée. Il a dessiné lui-même la selle et le réservoir et les a fait réaliser par un ami. La fourche et les freins d’origine ont été remplacés par des éléments de Ducati 916. De magnifique­s jantes Marchesini ont pris la place des roues à rayons, les amortisseu­rs sont des Wilbers (made in Germany), tandis que le deux-en-un a reçu un silencieux Zard (made in Italy). Ça, c’est pour la partie émergée de l’iceberg mais dans la partie immergée, c’est-à-dire le moteur, vous vous doutez bien qu’ivo ne pouvait en rester là. Comme sur le propulseur de la Triton, il a d’abord utilisé une recette simple et pas trop chère : monter des arbres à cames de Triumph première génération, qui cubaient 790 cm3. Plus pointus, ils favorisent les montées en régime. C’est tout bête mais il faut le savoir. Tout aussi simple mais nettement plus coûteux, il a remplacé les carburateu­rs d’origine par des Keihin FCR de 39 mm. Pour faire bonne mesure, il a travaillé légèrement les conduits d’admission et d’échappemen­t et enfin, il a ouvert le boîtier d’admission. Enfin, culasse et cylindre ont été rabotés pour augmenter le taux de compressio­n. Seulement voilà, dans la « Garage Culture », les modes passent vite et depuis un an ou deux, les café racer ont été supplantés par les scramblers et les street-tracker. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, ce dernier terme s’applique à une moto « street legal » grimée en « flat-tracker ». La contractio­n des deux noms donne street-tracker. Et donc, histoire de démontrer son savoirfair­e, Ivo a revu sa copie. Après trois ans de bons et loyaux services, le racer a donc été démonté. D’ailleurs, selle et réservoir trônent en bonne place sur une étagère, tandis que les roues traînent encore dans l’atelier, même si ce dernier est plutôt bien ordonné. Car la première

DANS LA GARAGE CULTURE, LES MODES PASSENT ET LES CAFÉ RACER ONT ÉTÉ SUPPLANTÉS PAR LES STREET-TRACKER

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