Ils osent tout
Où l’on apprend au détour d’un banal communiqué de presse que la Sécurité Routière a ciblé vingt circuits auto et moto pour s’y réserver des emplacements d'affichage permanents. Doit-on s’attendre à des messages intelligents, incitant les automobilistes et motards de passage à perfectionner leur conduite, ou à des photos choquantes du type de celles qui décorent désormais les paquets de clopes ? La vitesse, principe de base de la pratique sur piste, étant considérée comme l’ennemi numéro 1 des extrémistes de la Sécurité Routière, qui balaient d’un revers de main l’argument de la maîtrise d’un véhicule pour diminuer le taux de fréquence des accidents, la réponse est toute trouvée. Eux ne considèrent que le taux de gravité, dans lequel la vitesse joue évidemment un rôle. Il est cependant permis de rêver à des slogans de bon aloi à l’entrée et à la sortie des circuits, comme « Pas plus vite qu’à fond » ou « Si tu freines, t’es un lâche », puisqu’à l’occasion de la signature de la convention entre la Sécurité Routière et le groupement national des circuits et centres d’essais présidé par Jean-pierre Mougin (ancien président de la FFM), le 2 novembre, Christophe Guyot, le patron du GMT 94, proposait un tour du circuit Carole aux journalistes présents. Bel effort de conciliation, mais qui va toujours dans le même sens, tant les adversaires de la vitesse sont obstinément persuadés de la justesse de leur combat. Peu de chances que, ce 2 novembre, soit révélée à ceux-ci l’utilité de ces espaces de vitesse sécurisée. Quant aux pouvoirs publics, on les reconnaît bien à cela qu’ils osent tout, eux qui ne rêvent que d’interdire le signalement des radars fixes pour renflouer les caisses (voir la proposition récente du sénateur de l’hérault Jean-pierre Grand) et qui n’hésitent plus désormais à avoir recours à des prestataires pour conduire les voitures radar.