• Mimi Libeccio 11 Cabin
Très en vogue il y a quinze ans les gozzi, ou pointus italiens, semblent redevenir à la mode. La preuve avec ce Mimi qui mélange habilement tradition et modernité.
Voilà longtemps qu’il nous avait été donné d’essayer un gozzo, ces pointus à la sauce italienne. C’est toujours une expérience particulière car il s’agit la plupart du temps de carènes semiplanantes avec une transmission en ligne d’arbre, bien loin de nos coques planantes en hors-bord. Mais notre Libeccio n’est pas pour autant un tortillard ; il atteint 28 noeuds, manettes dans le coin ! La marque de gozzo qui a le mieux marché en France est incontestablement Apreamare (groupe Ferretti), et c’est justement Apreamare qui a su renouveler le genre en adaptant un pont moderne sur la traditionnelle coque joufflue du gozzo. Mimi fait ici la même chose avec ce 11 mètres dont le rouf profilé vient coiffer une coque très classique. Avec en plus un hard-top qui s’intègre plutôt bien dans la ligne générale.
Il accélère comme un semi-rigide !
L’essai s’est déroulé dans le cadre du salon nautique de Gênes, avec des conditions de mer musclées. Notre gozzo recevait une paire de Yanmar 2 x 250 chevaux avec une sacrée dose de couple. L’accélération est comparable à celle d’un semi-rigide, bien que vous soyez à bord d’un engin de sept tonnes ! La carène, avec son V tranchant et son étrave bien tulipée, nous a convaincus quant à ses qualités marines. Nous passions dans la houle avec aisance, en revanche les embruns volaient au-dessus du pare-brise par les côtés, mouillant copieusement pilote et copilote. Il faut dire que dans un temps pareil, on pouvait s’y attendre. Toutefois le chantier a dans sa liste d’options des panneaux latéraux en PVC transparent coulissant dans un rail, gardant ainsi le poste de barre au sec en cas d’intempéries.
La direction nous a surpris par sa facilité et sa précision. Le rayon de braquage est court pour des lignes d’arbre, au point que nous avons pensé un instant qu’il s’agissait d’embases z-drive. Les Yanmar offrent la possibilité d’être pilotés sur un seul levier de gaz, c’est vraiment confortable surtout par mer formée. La vitesse de croisière la plus agréable se situe entre 3 000 et 3 200 tours, soit entre 20 et 23 noeuds. Le volant en acajou verni est aussi vertical et plaqué au tableau
de bord qu’une barre à roue à l’ancienne, mais ce n’est pas gênant pour piloter. Côté plan de pont, le cockpit offre une modeste banquette arrière en arrondi et une mini-cuisine derrière le pilote. La longue plage de bain lattée de teck ne touche pas l’eau en navigation ; elle cache une sorte de grand flap intégré à la coque qui permet de limiter le cabrage.
Il existe aussi une version walkaround
À l’intérieur on découvre un grand volume non cloisonné avec sur bâbord une jolie cuisine fonctionnelle face à une banquette trois places. La porte de descente à claires-voies en acajou verni contraste avec la modernité des aménagements. Le cabinet de toilette comprend des WC marins, une belle vasque carrée ainsi qu’une douche non séparée. Tout à l’avant, le grand et confortable couchage double sur piédestal renferme un immense coffre sous le matelas. Notez qu’il existe aussi une version walkaround de ce 11 mètres, avec un couchage double, une mid cabine et une salle de bains.
EN CONCLUSION
Le Libeccio 11 Cabine nous a surpris par ses aptitudes marines dans les eaux agitées du golfe de Gênes. Les performances sont aussi au rendez-vous puisqu’on s’approche des 30 noeuds en pointe. Sachez que le chantier laisse une certaine latitude dans le choix des couleurs et dans les aménagements.