Trois questions à Pascal Marty
Parmi les deux occasions présentées ce mois-ci, l’une est motorisée en Volvo Penta (150 ch), l’autre en Yanmar (100 ch). Existe-t-il une différence majeure entre ces deux motorisations ?
C’est tout d’abord une puissance maximale plus grande pour le Volvo, mais celui-ci est naturellement plus lourd. Néanmoins, en cas de chargement important du navire, la plus forte motorisation pourra peut-être obtenir une vitesse de croisière un peu plus élevée. Tous deux sont des moteurs d’ancienne génération et, depuis, l’électronique, les common-rails, les normes antipollution ont fait évoluer ces blocs-moteurs.
Ces deux ACM sont âgées d’environ 20 ans. À quoi faut-il s’attendre sur une occasion de cet âge, quels sont les principaux travaux à envisager et que faut-il vérifier en priorité ?
Bien évidemment, sur ces vedettes, tout tourne autour de la motorisation. Il faut s’assurer que les protocoles de révisions ont bien été suivis par le mécanicien en fonction du nombre d’heures et surtout de l’âge ; si les moteurs de bateaux de plaisance ont assez peu d’heures de fonctionnement en général, l’usure ou le vieillissement se fait quand même sentir au fil du temps. Mais quand on parle motorisation, il faut intégrer la transmission, jusqu’à l’hélice et même le gouvernail. Avant travaux éventuels, en préventif, toutes les parties métalliques ayant été en contact avec l’eau (surtout l’eau de mer très saline comme en Méditerranée), le tube d’étambot, le tube de jaumière, l’arbre d’hélice, les passecoques seront à contrôler, voire à remplacer après être déposés. La câblerie est à changer systématiquement tous les dix ans. Il faudra aussi faire un contrôle d’une éventuelle présence d’osmose.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’une transmission en ligne d’arbre, en monomoteur, comme c’est le cas à bord des ACM Héritage ?
Les avantages sont principalement une bonne longévité et la simplicité. La transmission est bien préservée surtout si l’unité reste toute l’année à flot. Les désavantages sont entre autres une consommation légèrement plus importante qu’une transmission Z-drive, une surveillance permanente du presse-étoupe qui doit avoir un accès facile pour contrôle, mais également une certaine difficulté dans les manoeuvres due au pas de l’hélice sans pouvoir l’orienter contrairement à une embase. La présence d’un propulseur d’étrave facilitera les entrées et sorties de place au port...