Montagnes

PIERRE LABBRE

1981 - 2019

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Il ne s’appelait ni Ravanel, ni Charlet, ni Couttet mais Labbre. Il n’était pas chamoniard mais bordelais. Il avait pourtant intégré en 2012 la célèbre Compagnie des guides de Chamonix et signé au passage la première ligne d’un palmarès qui s’était joliment étoffé au gré de ses pérégrinat­ions dans les Pyrénées, les Alpes et à l’autre bout du monde.

C’est à l’automne 2007 qu’il coche ses premières belles nord des Grandes Jorasses avec Romain Wagner, puis en Gousseault-Desmaison.

En 2011, il ouvre Chauve qui peut (V, 6c+/A1 - 1 100 m) en face nord de l’Olan avec Mathieu Détrie, l’un de ses compagnons de cordée préférés. La même année, à 30 ans, il intègre le prestigieu­x Groupe de Haute Montagne et commence à voir plus haut que les Alpes.

Son palmarès himalayen s’ouvre au printemps 2012 lorsqu’avec Mathieu Maynadier et les deux membres du Groupe Militaire de Haute Montagne Antoine Bletton et Sébastien Ratel, il réussit, au Pakistan, l’ascension du Latok II (7 150 m) en ouvrant dans la face sud-ouest Théorème de la Peine (M5 - 2 000 m).

L’année suivante est celle de la belle aventure dans la en compagnie de Mathieu Détrie, Mathieu Maynadier et Jérôme Para.

Mais le style alpin tel que le pratiquait Pierre Labbre Gosum I où il fera demi-tour en 2015 et en 2016.

Et puis à l’automne 2017, il avait réussi la deuxième ascension du Pandra en ouvrant la voie Peine plancher (WI6, M6 - 1 200 m) avec Benjamin

Védrines et Mathieu Détrie.

Après le massif du Mont-Blanc et l’Himalaya, la Patagonie était son troisième terrain de jeu.

En 2014, il avait gravi le Fitz Roy par le pilier Casarotto en compagnie de Corrado Pesce et Damien Tomasi. Il reviendra en Patagonie et au Fitz Roy en 2019, avec un certain Max Bonniot... La première page de leur cordée commune, Max et Pierre l’on écrit dans la barre des Écrins en 2012 en ouvrant avec Mathieu Détrie Coup de barre, j’Écrins le pire (VI, 6b, M6 - 1 200 m).

On les retrouve ensuite en 2016 dans la face nord de l’Eiger pour la belle répétition de la Directissi­me Harlin en compagnie de Sébastien Ratel, puis dans les Grandes Jorasses dans la voie Rolling Stones. une belle ascension de Fosslimons­ter, une cascade réputée dans le monde entier. Puis se sera avec Manu Romain la ligne de dièdres en face est des Grandes Jorasses.

Et au mois de janvier dernier, les deux potes s’étaient bien régalés en Patagonie en s’offrant, avec Léo Billon, la mythique voie du compresseu­r au Cerro Torre puis El Corazon au Fitz Roy.

Une question revient souvent dans le microcosme alpin ces temps-ci : qui sont les cadors de l’alpinisme en France virée à l’aiguil-le du Plan, on aurait pu répondre sans trop hésiter : Max Bonniot et Pierre Labbre.

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