Météociel fournit des cartes brutes qu'il faudra interpréter un minimum. On y retrouve les modèles globaux ou à mailles fines tels les Américains WRF/GFS ou les Français Arpège/Arôme. Avec un peu d'habitude, les cartes et les critères sélectionnés permett
LE BULLETIN NIVOLOGIQUE
De son vrai nom Bulletin du Risque d’Avalanche - BRA, appelé aussi BERA pour « estimation », il est publié tous les jours vers 16 h 00 sur le site de Météo France. Il indique les grandes lignes massif par massif : quantité de neige récente, quantité de neige totale, date de la dernière chute de neige, orientations et altitudes à risque, le tout accompagné d’un texte donnant quelques indications. Les conditions pouvant fortement varier d’un endroit à un autre très proche, il faudra corroborer ces informations avec sa vision sur le terrain qui doit être la seule décisionnaire. Le bulletin indique un risque chiffré sur une échelle de 5. Le niveau 1 est le niveau minimal (le zéro n’existant pas) et s’applique notamment à la neige d’été (névé) ou aux situations anticycloniques exceptionnelles d’hiver (comme en décembre 2016) pour les massifs de moyenne montagne. On notera que lors de situations de risque 1, la neige est soit monotone à skier (névé), soit dure (situation printanière de grand froid), soit peu engageante (blocages hivernaux avec neiges froides dures, lissées par le vent, etc.).
Le niveau 5 indique une instabilité exceptionnelle due à de très grosses chutes avec menace de lieux humanisés : stations de ski, routes, hameaux isolés… On se rappellera deux grand événements survenus en France dans un passé relativement proche : en février 1999, l’avalanche de Pécleret qui atteint des chalets au hameau de Montroc (Chamonix) causant dix victimes ou encore celle de Valpréveyre (Queyras) en 2008, rasant la majorité du hameau, heureusement désert ce jour-là. Ce sont des situations qui peuvent malheureusement survenir par risque 5. En général, ce jour-là, il n’y a pas d’accident de skieur en pleine montagne. On sent bien qu’elle est inhospitalière et on se cantonne à des courses faciles forestières... ou à son canapé. De ce fait, on ne dispose réellement que de trois niveaux pour chiffrer le risque d’avalanches lors des journées réellement motivantes pour le ski, et notamment l’hiver. Le risque 3, malgré sa position médiane, signifie un danger d’avalanches « marqué » dans lequel coexistent des situations très différentes. Peut-être qu’un niveau supplémentaire permettrait de les séparer ? De même, on retrouve des différences interdépartementales dues en partie à un manque de moyens sur les départements du sud (Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence, et Alpes-Maritimes).
On comprendra ainsi que la lecture du bulletin de risque d’avalanche est beaucoup plus importante que ce seul chiffre qui doit rester un simple aperçu en préambule de la lecture du bulletin en entier et des particularités locales d’enneigement. On prêtera ainsi une attention particulière aux jours à risques 2 et 3, durant lesquels on relève la majorité des accidents.
« EXPERT, L’AVALANCHE NE SAIT PAS QUE TU ES UN EXPERT ! »
Et au-delà, les connaissances personnelles de la montagne, de l’antériorité du manteau neigeux et de l’interprétation des observations des uns et des autres, permettront aux « experts » de pousser le curseur un peu plus loin dans le choix de la course. C’est sans doute pour cela que les avalanches touchent finalement davantage de skieurs habitués que de novices plutôt timorés avec raison. On se rappellera l’adage « Expert, l’avalanche ne sait pas que tu es un expert ! ».