Pour les Bleus, le Balmoral, c’est fini !
EXIT LE LUXE DE L’HÔTEL BALMORAL OÙ LE XV DE FRANCE AVAIT SES HABITUDES DEPUIS PLUSIEURS GÉNÉRATIONS DE JOUEURS. POUR LEUR SÉJOUR À ÉDIMBOURG, LES BLEUS LOGENT DANS UN ÉTABLISSEMENT PLUS MODERNE ET MOINS CHER. EXPLICATIONS.
Les temps changent, les traditions s’envolent. Depuis des décennies, pour le XV de France, un séjour à Édimbourg, c’était la certitude de vivre un moment hors du temps, plongé au coeur du monumental hôtel Balmoral, un établissement de luxe situé sur Princes Street, dans la zone commerçante de la cité des Highlands à proximité de la gare de Waverley. Avec sa majestueuse Tour de l’Horloge et sa façade grandiloquente, l’édifice, dessiné dans un pur style géorgien, faisant de cet établissement l’un des plus iconiques d’Édimbourg, a vu passer de nombreuses générations de rugbymen français. Sur le premier mandat de Fabien Galthié (20192023), Antoine Dupont et ses partenaires ont pu goûter au charme « so british » d’un lieu magique où la reine mère venait profiter de son « afternoon tea » sous la jolie coupole en verre et son lustre vénitien du grand salon d’hiver, et où JK Rowling a terminé d’écrire le dernier volet de la saga d’Harry Potter.
Seulement voilà, les finances de la Fédération française de rugby ne sont pas des plus reluisantes. « La situation économique est très tendue, marquée par un déficit d’exploitation de 16 millions d’euros pour la saison 2022-2023 et un déficit prévisionnel de 24 millions d’euros pour la saison 2023-2024, soit 40 millions d’euros de déficit d’exploitation en deux saisons, annonçait en janvier dernier dans ces colonnes le président de l’institution Florian Grill. Et c’est très grave. Il y a urgence à remonter la pente. Nous allons mettre de la modération partout. Ça commence par faire des stages au CNR de Marcoussis pour toutes les équipes de France, des choix d’hôtels un peu moins coûteux. Il n’y a pas de honte à être un peu moins dans le luxe pour toutes nos équipes de France. Ça n’aura pas d’impact sur la performance sportive. On peut faire du très, très bon sans pour autant dépenser autant qu’avant. »
« L’IDÉE, C’EST D’ARRÊTER LES PALACES »
Pour ce week-end écossais, les hommes de Fabien Galthié ne seront pas logés à l’hôtel Balmoral. « L’idée, c’est d’arrêter les palaces, confirme le vice-président de la FFR Jean-Marc Lhermet. Le XV de France a besoin d’hôtel de qualité et pratique. » Et de préciser : « Ce n’est pas qu’une question financière. J’en veux pour preuve que l’hôtel dans lequel séjourneront les joueurs a aussi cinq étoiles. » Depuis hier soir, Grégory Alldritt et ses partenaires logent donc au Waldorf Astoria, un hôtel moderne de style victorien bâti dans une ancienne gare ferroviaire. Ils ne sont pas dépaysés, ils ont toujours la vue sur le château d’Édimbourg, à quelques pas des jardins de Princes Street. Et comme à Marseille pour le premier match du Tournoi des 6 Nations, ils ne cohabitent pas avec l’aréopage fédéral. Par le passé, les élus fédéraux séjournaient également au Balmoral en compagnie de l’équipe de France, ajoutant encore un peu plus à la dépense. Ça aussi, c’est terminé. Florian Grill et ses équipes sont installés dans un autre établissement. « Toutes ces petites décisions qui n’ont l’air de rien font de grosses sommes au final, assurait Grill il y a peu dans la presse. Je pense qu’on peut mieux respecter l’ensemble du système fédéral sans pour autant se mettre dans le dur d’un point de vue sportif. Ça vaut aussi pour les élus. On veut vraiment optimiser les coûts de fonctionnement courant de la fédération, et ça concerne tous les domaines. »