Peceli Yato n’est pas un « petit mec »
Christophe Urios a-t-il des talents de voyance ? Vingt-quatre heures avant d’affronter Lyon, le manager clermontois avait prophétisé que Peceli Yato « ferait un grand
match demain » face à la meute lyonnaise. Sorti sur carton jaune à Castres et peu impactant depuis le passage de la nouvelle année, le Fidjien jouait gros au milieu d’une après-midi ensoleillée à Clermont. Titularisé au poste de flanker, son poste préférentiel, Peceli Yato a prouvé qu’il n’était pas un « petit mec ». Si l’on doit cette expression à une causerie iconique d’Urios, à la mi-temps de la réception de Toulon, elle se colle parfaitement au golgoth îlien. Relégué derrière Marcos Kremer, Fritz Lee ou Killian Tixeront ces dernières semaines, Yato débutait au mieux sur le banc de touche. Une hérésie au vu du profil atomique du bonhomme, une logique sportive au vu des prestations plus qu’abouties des trois guerriers cités au-dessus. Mais face au Lou, le Fidjien a joué le double rôle de déménageur-finisseur avec une activité diabolique dans la ligne d’attaque auvergnate et un instinct de marqueur toujours aussi vivace dans l’esprit de l’ogre venu du Pacifique. Avec deux essais au compteur, dont une interception bien sentie sur une passe suicidaire de Léo Berdeu, Peceli Yato a autant marqué de points que les esprits du public clermontois. À côté d’un Marcos Kremer fracassant et d’un Fritz Lee éternel de constance, le nom du Fidjien devrait être coché chaque week-end par Christophe Urios. Car à ce niveau-là, seule la quintessence des flankers peut regarder droit dans les yeux ce diable fidjien. C. L.