Une véritable hystérie
ANIMÉS D’UNE VOLONTÉ PERMANENTE DE FAIRE VIVRE LE BALLON, LES HÉRAULTAIS ONT PERSÉVÉRÉ DANS LEUR STYLE. PEU IMPORTE L’ADVERSITÉ, ILS ASSUMERONT JUSQU’AU BOUT CE SYSTÈME PROLIFIQUE.
L’essai de Thomas Hoarau à la toute dernière seconde illustrait bien des choses au stade Raoul-Barrière, face aux Agenais. Bien sûr, l’équivalent d’un nouveau bonus offensif dans l’escarcelle aspirait tous les esprits. Le public vociférait son enthousiasme et en redemandait, tant les Rouge et Bleu ont proposé un rugby total contre les Lot-et-Garonnais. Pierre Caillet, qui purgeait déjà sa future suspension, expliquait cette réussite : « Nous savions quoi améliorer après le match face à Provence Rugby. Et que ce petit moment de doute n’était que provisoire. Puis le plus important, c’était de mettre en pratique nos convictions. » Semaine après semaine, ce groupe n’en finit pas d’épater par ses prestations offensives.
Cette gourmandise, qui s’applique sur le terrain, conforte le staff dans ses idées avec un écho retentissant sur l’effectif, le patron du sportif poursuit : « Au fil des années, la création d’un objectif commun fut établie. Tout le monde contribue à sa façon et donne de sa personne. Et si certains nous réclamaient de tenter des pénalités, on s’est dit pourquoi changer alors que notre rugby fonctionne comme face à Agen. » Une méthode largement approuvée en interne, avec des signes d’une maturité grandissante alors que les visiteurs menaient d’une courte tête à la demi-heure de jeu. Question de principe, les joueurs de l’ASBH n’ont jamais désavoué cette singularité qui les distingue tant.
CHICO, LE TALONNEUR DE FORTUNE
Les Biterrois récitaient encore leurs gammes, puisant dans une variation de contenu et de lancement toujours aussi diversifiés. Peu importent les hommes alignés, le système est le plus fort. Après la vilaine blessure d’Yvan Lalevée d’entrée de jeu, le club ne disposait plus d’aucun talonneur de métier. Le Portugais « Chico » Fernandes Moreira, mondialement connu après ses prestations avec les Lobos l’automne dernier, a dépanné comme toujours. Touché à un mollet durant la semaine de préparation, sa participation était fortement compromise. L’habituel pilier gauche fut l’un des grands artisans du succès, forçant l’admiration de son coach : « Félicitations à lui. Il n’est pas vraiment habitué à cette fonction et quand je vois tout ce qu’il a donné sur le terrain, cela reste exceptionnel. C’est un garçon doué et compétiteur, il va nous rendre beaucoup de services comme d’habitude. »
Elle réside peut-être ici la raison de l’actuelle forme étincelante de Béziers. Par son collectif qui subjugue les individualités comme Raffaele Costa Storti qui convenait d’un contexte favorable : « Notre ADN, c’est de jouer ainsi. Le classement se précise, c’est bien. Pour un ailier comme moi, avoir autant de possibilités, c’est appréciable. » Les joueurs du bord de l’Orb ont repris leurs bonnes habitudes, calés sur le podium, les prochaines semaines s’annonçant distrayantes pour tout un club.