Rupture douloureuse mais bénéfique
LE CAL A VU SON MANAGER JEAN-BAPTISTE BOURIN ET SON ENTRAÎNEUR DES TROISQUARTS SAÏD AKARMOUDI PARTIR PENDANT LA TRÊVE. MAIS LA PÉRIODE DE DOUTES A ACCOUCHÉ D’UNE BELLE RELANCE EN FÉDÉRALE 2.
Les relations humaines sont comme en amour, et le rugby n’y échappe pas. Lors de la trêve des confiseurs, longue d’un mois pour les écuries de Fédérale 2, le CA Lormont a vu des membres de son staff partir. « Le manager Jean-Baptiste Bourin, avec qui j’étais en binôme depuis huit ans, a décidé d’arrêter, raconte Nicolas Dimitri. Il l’a fait de lui-même, considérant que l’ambiance globale du club n’était pas optimale et qu’il n’avait pas l’adhésion de tout le monde. Et quand j’ai sondé tout le staff, l’entraîneur des trois-quarts Saïd Akarmoudi a confié ne pas se sentir très à l’aise, et ne pas avoir le soutien de ses joueurs. Le président a pris la décision de changer. » Et l’entraîneur des avants de rester sur le navire, « vraiment pour les joueurs », avec pour mission de le redresser.
UN NOUVEAU DÉPART
Comme on peut s’y attendre, ce passage a été douloureux pour tout le monde : « Ça a été un peu précipité, et dur pour les joueurs car on en a vu certains monter en seniors, et être toujours là sept ou huit ans après. Mais c’est le cycle d’un club. Et je pense aussi que c’était peut-être le bon moment, que ça pouvait permettre de relancer une dynamique, comme à chaque fois qu’il y a un changement de staff. » Et l’électrochoc espéré a bien eu lieu. Malgré la longue attente avant la reprise de la compétition et ce remueménage en coulisses, les Girondins ont réagi de belle manière, en surpassant Rochefort, de manière « incontestable dans l’état d’esprit et le contenu ». « On a très clairement mis les joueurs face à leurs responsabilités. Notamment sur les raisons du départ du manager et du coach des trois-quarts. Il fallait se prendre
Les joueurs tout particulièrement ont dû encaisser la période de trêve. Mais le visage affiché en janvier démontre qu’ils ont su réagir. Photo CA Lormont
en main. C’était quitte ou double : soit on sombrait, soit on était capable de s’élever, de se révolter. En tout cas, dans le contenu des semaines d’entraînement et le contenu de nos matchs, on est vraiment dans cette direction-là. » Si la projection à moyen et long terme reste difficile pour un club avec une telle actualité, le groupe senior et le staff oeuvrent activement à poursuivre ce regain de forme pour se qualifier en phase finale. « C’est l’objectif, et a priori, au vu du calendrier de chacun, Tours va finir premier, et la deuxième place se jouera entre Gujan et
Mérignac, pronostique Nicolas Dimitri. De notre côté, on doit viser la quatrième place pour recevoir un barrage. Ce sera d’autant plus confortable qu’on croise avec la poule parisienne. » Le calendrier lormontais a la particularité d’offrir pour la phase retour des réceptions de haut niveau, avec tous les membres du top 5 à l’exception de Gujan. Un challenge pour certains, une chance, estime le technicien local. « Ce qu’on veut, c’est réaliser une belle fin de saison et s’offrir de belles phases finales. »